dimanche 6 octobre 2013

Essai de l'Aprilia SRV 850 ABS-ATC

Il y a déjà un bon moment, j'étais allé reluquer du côté du GP 800. Cela datait du passage de mon A, mais en fin de compte l'appel de la moto avait été le plus fort. Et puis, pour ne pas mourir idiot, j'avais quand même fini par faire un essai du Gilera GP 800. Profitant d'un petit créneau dans l'agenda, je me suis fendu d'un essai rapide de la version modernisée du GP, à savoir l'Aprilia SRV 850, dans sa déclinaison ABS/ATC.

Question look, je le trouve plus attractif que l'ex GP 800. La face avant est racée, inspirée des modèles sportifs de la marque. L'ensemble reste volumineux, mais parait un peu moins massif que le Gilera. Dans son coloris blanc, il claque bien.




Dès la mise en route, je me régale du son bien rauque et velouté du gros bicylindre transalpin. On sent bien le ronronnement du tigre. Le gros double pot laisse échapper une sonorité flatteuse, sans avoir besoin d'envoyer la cavalerie des décibels. En selle, on décolle.
Double sortie pour le pot, ça laisse sortir un joli bruit
Moteur : Décoller, le terme est assez juste ! J'avais oublié comment ce scoot procure une poussée jouissive. Les 76 poneys sont bien là et se font sentir. Certes, on n'est pas au guidon d'une fusée, mais c'est quand même loin devant tous les autres scoots existants et ça se sent. Le comportement moteur est très plaisant, offrant à la fois de la douceur en roulage très cool, de franches accélérations sur les départs arrêtés et des reprises non moins impressionnantes (le 80-120 est une rigolade avalée en moins que temps qu'il ne faut pour l'écrire, le 120-160 idem... et ça continue de pousser après !). Sur mon terrain de test habituel, j'ai aussi pu noter un frein moteur bien présent, moindre que sur le BB 650, mais déjà bien suffisant pour ne pas avoir à solliciter les freins au moindre besoin de décélération.


Le freinage, puisqu'on en parle... C'était parfois une critique faite au GP 800. Sur ce SRV, les choses n'ont pas dû bien évoluer, techniquement parlant. Hormis que désormais, il y a un ABS, rassurant pour stopper la masse de plus de 260 kg en ordre de marche ! Ayant à coeur de bien tester cet aspect de la machine, je me suis payé quelques freinages de trappeur : pour le frein avant, c'est efficace, mais j'ai trouvé le levier un poilou spongieux avec une attaque manquant de mordant. Mais en tirant fort ledit levier, ça freine bien assez dru ! Côté frein arrière, on a affaire à bien mieux qu'un simple ralentisseur, mais l'ABS se déclenche assez rapidement, renvoyant ses petits soubresauts dans le levier gauche. En tout état de cause, même en usage "intensif", j'ai trouvé le freinage finalement assez convaincant.
Etriers Brembo et ABS, voilà qui est rassurant et efficace pour stopper l'engin !
Comportement routier : malgré son look très racé et sa gueule de RSV 4, le SRV 850 n'est résolument pas un scoot sportif. Au jeu de la série de virolos serrés, un Tmax ou un C600 Sport doivent être plus efficaces. Néanmoins, cela ne veut pas dire que l'Aprilia ne peut pas être emmené à rythme soutenu. Simplement il demande de la poigne et un engagement sur la machine assez conséquent. À titre personnel, cela ne me dérange pas, au contraire ! Et surtout, dès que les courbes s'élargissent ou qu'un bout de route droite surgit, on ouvre en grand la poignée de gaz et vraoummmm... la banane sur le visage est de rigueur. C'est d'autant plus vrai que le contrôle de traction veille au grain et que, même sur l'angle, accélérer fort ne pose pas de souci !
Concernant l'architecture et le cadre, on perçoit nettement que cet engin est plus proche d'une moto que d'un scooter. C'est rigide et pas la moindre apparition de saucissonage même à rythme élevé.
La fourche du SRV a été bien retravaillée par rapport à celle du GP 800 et cela se sent. La machine est hyper saine, un vrai rail. Les roues de bon diamètre ne doivent pas être non plus étrangères à ce comportement rassurant même à haute vitesse. Le poids de l'engin non plus, la stabilité ne pouvant pas être prise en défaut (à mon niveau de conduite en tous cas).
Bouton de sélection/réglage du contrôle de traction ATC, à la poignée droite.
Agrément/confort : c'est pour moi la plus grande surprise de cet essai ! J'ai trouvé le confort excellent : la position de conduite est parfaite pour moi, impeccablement calé par le dosseret de selle, les jambes bien en avant ou à l'équerre. L'amortissement est impressionnant d'efficacité, gommant et absorbant les imperfections de la route, encore mieux que sur le BB 650 ! La selle est elle aussi très confortable, son seul défaut étant sa largeur au niveau de l'entrejambe ce qui ne facilite pas la pose des pieds au sol à l'arrêt pour les moins de 1,75 m.
Le tableau de bord est hyper complet et très lisible, comme toujours sur les engins du groupe Piaggio. Les commandes des commodos tombent bien sous les doigts et sont bien répartis entre gauche et droite.
Seuls points noirs : le coffre sous selle qui n'emportera qu'un casque intégral de taille moyenne et une bulle d'origine typée sport donc basse. Dès 110-120 km/h, j'ai ressenti la pression au niveau des épaules. Une bulle +10 remédie aisément à ce "défaut". Dommage que le SRV n'ait pas conservé la bulle à réglage électrique du GP 800 !
La finition globale du produit est satisfaisante. Certes pas au niveau du Tmax qui demeure LA référence en la matière, mais meilleure que celle d'un BMW C600. Bon point par exemple au vérin sous la selle ou le frein à main bien intégré dans le flanc droit du tablier !
Tableau de bord typique du groupe Piaggio : complet et lisible.
Frein à main bien intégré au tablier.
Coffre sous selle pas des plus vaste, il faut bien caser les 839 cc du V2 !
Selle montée sur vérin, merci pour l'attention...
Bilan : pour moi, très bonne machine. Malgré son apparence (et en y greffant une bulle plus haute), ce scoot est certainement plus un vrai gros GT qu'un pur sportif. Un sport-GT en fait, un peu comme si SRV était au scoot ce qu'une BMW K13S ou une Honda 1200 VFR (toutes proportions gardées) sont à la moto. Plus originale qu'un Tmax, bien moins cher qu'un BMW C600, plus amusant qu'un Big Burg, ce SRV synthétise à la fois l'agrément de la facilité du scoot et les tempérament un peu déluré d'une moto. Un vrai bon engin plaisir, mais plaisir somme toute rationnel. Le tout à un tarif bien placé parmi les scoots les plus haut de gamme du marché.



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