Mon matos de grimpe

Déjà 30 années d'escalade à mon compteur personnel, ça vous forge quelques compétences pour jauger des qualités et défauts du matériel utilisé. Les 12 années passées au magazine G. à tester toutes sortes de produits, bons et moins bons, m'ont aussi permis d'avoir une vision globale du marché et de ce qui "fonctionne"... en matière de chaussons, harnais, cordes, appareils d'assurage... Bref, j'ai eu la chance de pouvoir presque tout essayer et donc de choisir en parfaite connaissance de cause !


Voici donc de quoi est constitué mon sac type. Pour commencer par le nerf de la guerre du grimpeur, les chaussons. J'en ai essayé et tester des centaines de modèles (non non, je n'exagère même pas !), et mon choix actuel est forgé sur mes critères personnels d'exigence en fonction de mon style d'escalade, du profil des voies que je fréquente et de ma morphologie.

La Sportiva Katana
Sans doute le meilleur chausson polyvalent qui ait été conçu ! Chaussage hyper facile grâce à la large ouverture, serrage des deux velcro bien efficace; pointe fine, pointue et très légèrement plongeante; chaussant pas trop asymétrique ni cambré, confort au top, souplesse pas trop marquée... Ce chausson est vraiment un tout bon pour tous les styles de grimpe en falaise, de la dalle au dévers. Un must !


Scarpa Mago
Hyper asymétrique, pointe ultra plongeante et chaussant surcambré; laçage redoutable de précision... et malgré tout relativement confortable. J'ai choisi ce rare modèle Scarpa car il est plus rigide en pointe que le Testarossa de La Sportiva et supporte mieux ma légère surcharge pondérale lors des appuis prolongés sur petites prises ! Excellent modèle, mais vraiment exigeant quant à la technicité de la pose de pied. 


La Sportiva Speedster
Une fantastique ballerine qui ne me sert presque qu'en salle, ou en falaise dans des voies où la pose de pied se fait surtout à plat ou sur bossettes. J'avais eu la chance de grimper avec les modèles Mantra et Mantra S qui ont servis de base de développement à ce Speedster et j'avais été convaincu par le concept de l'ultra-souplesse. En rajoutant une vrai talon puissant et une carre interne, on a abouti au top de la ballerine sportive. Hyper cambrée, le griffé en pointe est "énorme", tout comme la sensibilité totale. La moindre micro-prise est ressentie directement dans les orteils ! C'est efficace, mais possiblement douloureux à la longue !


En matière de harnais, là aussi j'en ai vu défiler des dizaines entre mes mains ! Mon choix du moment s'est porté sur deux modèles, dont j'alterne l'usage au gré de mes humeurs/envies du jour...

Petzl Hirundos
Ce harnais séduit par sa légèreté et sa propension à se faire totalement oublier. J'aime aussi le concept de coloris très flashy qui permet de l'identifier au premier coup d'oeil sans même avoir besoin de jeter un oeil à la marque. Pour ma part, les porte-matériel tombent pile poil où il faut et le confort est largement suffisant en falaise dès lors que l'on ne reste pas en suspension pendant des heures.


Arc'Teryx R 320
Une qualité de fabrication, une finition et un souci des détails qui font qu'on en arriverait presque à oublier le prix exorbitant de ce harnais. Les Canadiens d'Arc'Teryx m'avaient habitué à des superbes produits, la découverte de ce R 320 m'a d'emblée convaincue. Malgré son extrême finesse et son poids limité, le confort est bien là, même en suspension. Pour le transport, son volume une fois plié est ridicule; Les porte-matos sont idéalement positionnés. Seule la sangle de serrage est un peu dure à manipuler lors des premières sorties, mais ça se fait rapidement. C'est un excellent modèle pour la falaise et même les grandes voies.


Du côté des dégaines, cela fait quinze ans que j'utilise le même modèle... mais parfois je fais un petit extra avec des ultra-light !

Petzl Spirit
Difficile de grimper avec autre chose quand on a goûté à la facilité d'usage des mousquetons Spirit. Très bonne prise en main, large ouverture, Key Lock qui facilite grandement le démousquetonnage, qualité de fabrication qui permet de garder plusieurs années ses dégaines même en usage intensif... Rien à reprocher à cette dégaine, hormis un tarif élevé !



Camp Nano
En grande voie, ou parfois en falaise dans les grandes longueurs, j'aime bien partit vraiment très léger? Avec la dégaine Nano, j'ai été servi puisque l'ensemble pèse à peine plus de 60 grammes ! Inconvénient de l'avantage, les mousquetons sont petits et pas forcément faciles à manipuler avec des grosses paluches de grimpeur. Par ailleurs, la sangle Dyneema et la petitesse des mousquetons ne facilitent vraiment pas la prise en main pour se tirer dessus, un vrai "anti-biscuit" ! Mais quel bonheur d'avoir un rack complet de 14 paires pour moins d'un kilo sur le baudard...



Pour les cordes, c'est quasi systématiquement du côté de Beal que je me suis fourni. Chauvin que je suis, j'ai toujours trouvé que l''offre était très complète chez le fabricant isérois. Il y a sans doute plus résistant dans le temps (mais moins agréable à la manipulation), mais pas mieux en force de choc... et comme je suis un gros sac qui n'arrête pas de tomber, ce point a son importance !!! Depuis plusieurs saisons, c'ets donc avec des Beal Booster 9,7 mm que je grimpe, sans avoir à m'en plaindre le moins du monde. Comme en plus le packaging de la marque inclut un sac à corde (malheureusement pas hyper costaud) pour chaque corde, il n'y a pas à redire.