N'y allons pas par quatre chemins, avec une heure d'essai il est difficile de jauger les aptitudes à voyager loin et longtemps. N'empêche qu'une telle première approche permet déjà de déceler quelques pistes ! Oui, la 12 RS est confortable, autant en selle qu'en suspensions et ce même sans l'ESA absent de mon modèle d'essai. Oui la protection est correcte, avec une bulle réglable en hauteur sur deux niveaux et qui protège bien le torse et jusqu'au casque pour un pilote de taille moyenne (1,75 m) ; les demi-carénages latéraux, surmontés de petits déflecteurs font aussi bien le job et, avec les deux cylindres dépassant sur les côtés, la protection du bas du corps est pas mal. Bien entendu, on n'est pas au niveau d'une vraie routière, mais ce n'est pas ce que l'on demande à cette machine.
La position de conduite est un peu basculée sur l'avant, mais pas autant que sur une sportive pur jus. De fait, l'appui sur les poignets est largement supportable et peut ne se faire gênant que dans les longues descentes pour un pilote non habitué au genre. Cette position s'avère en tous cas parfaite pour cette machine, s'avérant peu contraignante (jambes pas trop pliées) et, en se positionnant différemment en selle, pouvant devenir un peu plus sportive. En tous cas, on parvient facilement à se caler de façon à faire complètement corps avec la moto.
La moto ne pèse que 5 kg de plus que le roadster 1200 R dont elle est issue et reste donc assez légère. L'angle de chasse supérieur du train avant la rend un poil moins vive à la mise sur l'angle, mais la RS reste assez agile et assure en tous cas une tenue de cap royale en courbe longue comme serrée. On peut aussi se satisfaire du bon travail de la fourche traditionnelle qui a pris la place du Telelever, au grand dam des puristes de la marque. La remontée d'informations est très correcte, plus nette qu'avec le fameux système cher à la marque, le tout sans plongée particulière au freinage. Bien vu.
Puisqu'on parle freinage, ce fut l'un des points les plus perturbants de cet essai. Pour le frein arrière, aucun reproche particulier, si ce n'est un déclenchement un peu tôt de l'ABS. Mis pour le frein avant, j'ai retrouvé la sensation bizarre que j'avais eue lors de l'essai de la R 1200 R : un levier mou et quasi sans effet sur les premiers millimètres de course, puis un effet soudain et presque brutal. Je pense que l'on doit s'y faire, mais j'ai trouvé cela peu agréable.
Voici le temps des virolos de ma nouvelle route de test. C'est sec et propre, y'a pas un rat à l'horizon alors gaaaaazzzz. Hé bien elle aime bien ça la bougresse... On fléchit un peu les bras, on se cale contre le réservoir, petit appui du genou sur celui-ci, poussée du pied sur le cale-pied intérieur, ça se bascule sur l'angle comme qui rigole. Bon, on sent bien qu'avec près de 250 kg avec les pleins, il faut quand même s'employer plus qu'avec une vraie sportive. Mais on est loin d'une enclume.
L'avantage de rouler un peu "sport" comme ça, c'est qu'on garde les yeux sur la route et pas sur le tableau de bord. celui-ci, monochrome, n'est pas un modèle de lisibilité, il faut sans doute apprendre l'emplacement de toutes les informations pour ne pas âtre paumé... Dommage, parce que tout y est.
Tableau de bord complet, mais manquant un peu de lisibilité |
La bulle est réglable en hauteur sur deux positions, même en roulant avec un bon coup de main |
Accessible, cette moto sait le rester. D'abord par une hauteur de selle qui permet à quasiment tous d'avoir les pieds à plat à l'arrêt. Par son poids contenu, ensuite. Par sa selle accueillante même pour deux, encore. Par sa capacité à être docile en usage cool enfin. On peut enrouler confortablement, à deux avec les valises optionnelles, sur le gras du couple du gros flat twin. Mais on peut aussi se dévergonder à l'occasion... Bref, tout l'esprit RS, une appellation qui ne semble pas usurpée pour le coup.
Selle double et bien confortable, on peut rouler loin et longtemps... |
Petits déflecteurs sur les flancs, sans doute pratique pour dévier un peu d'air en plus du demi-carénage |
Fourche inversée classique... mais amortisseur de direction ! |
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