lundi 6 juin 2016

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer

Le maxi trail Triumph était encore l'un des seuls que je n'ai pas essayé. Il faut qu'une première approche de l'engin, il y a trois ans, m'avait échaudé : j'avais trouvé le poids et la selle trop haut perchés pour oser partir rouler avec. Avec la nouvelle version 2016, la donne semble avoir changé. En route donc pour un essai... 


Mon modèle d'essai est une version XrX, donc typée plus route : jantes à bâtons en alliage, pas de pare-carters, sabot en plastique... Par rapport à la version 2012, l'Explorer a bien évolué dans moult détails, mais l'esthétique générale reste semblable. Elle ne dénote d'ailleurs pas dans les standards de la catégorie avec un cadre et une boucle arrière aux tubes totalement apparents. La première approche laisse entrevoir une qualité de finition de très bon niveau, que ce soit en termes de matériaux comme des traitements de surface, en particulier sur le bloc moteur. Après un petit brief bien nécessaire sur le fonctionnement des commodos, des accès aux menus de paramétrages et des effets de ces derniers, il est temps de mettre le contact et partir rouler.


Le triple britannique se met en route puis ronronne avec une sonorité vraiment unique. Le gros silencieux lui rend hommage en distillant une mélodie plutôt flatteuse. En selle ! Contrairement à mon souvenir, avec la selle en position basse, je parviens à poser les deux demi-pieds au sol. Quant au poids, cette fois-ci rien de rédhibitoire et je relève cette Explorer sans aucun souci de sa béquille. Rassurant... Dès les premiers tours de roues, le poids de la machine s'efface même totalement et ce 1200 fait preuve d'un très bel équilibre qui lui permet de se manoeuvrer sans problème en ville. C'est d'autant plus vrai que le moteur fait preuve de souplesse et ne cogne pas du tout aux plus bas régimes. Et que dire de la transmission : parfaite en toute circonstances ! Le cardan fait preuve d'une transparence totale, tandis que l'embrayage est doux et que le sélecteur, certes ferme, verrouille impeccablement les rapports aussi bien en montée qu'en descente, dans une belle douceur. Sur ce point, c'est un sans faute !




Sorti enfin de la ville, je peux d'emblée attaquer quelques séries de virages qui vont me mettre dans l'ambiance. Le train avant est très précis, la mise sur l'angle aisée, la conduite du virage une simple formalité. Cette Triumph est un rail qui, sans avoir l'agilité naturelle d'un roadster comme les Speed/Street Triple, se laisse emmener au doigt et l'oeil.
La position de conduite est typique du genre maxi trail, avec un guidon assez haut et large, des repose-pieds dans l'axe et peu relevés et une selle qui vous met le dos assez droit. Bref, on est clairement installé en mode confort, prêt à avaler des centaines de bornes sans ciller. La selle, puisqu'on en parle, est réglable en hauteur pour le pilote, éventuellement chauffante en option (de série sur la finition la plus haute) et dans tous les cas confortable pour ce que j'ai pu en juger sur un court essai.
La bulle est réglable électriquement (une première sur un trail !) et protège très bien en position haute, secondée par ailleurs par plusieurs petits déflecteurs placés sur le museau de la moto. Elle manque de largeur pour protéger les épaules, mais on n'est pas sur une GT non plus... Électroniques aussi les suspensions semi-actives de la marque WP. Ca fait plus que bien le job, en offrant un comportement routier impeccable grâce à des ajustements toujours parfaits.





L'Explorer est Euro 4, ce qui veut dire qu'il circule d'ores et déjà en full. Avec ses 139 cv, autant dire qu'il n'en manque pas pour rouler "très bien" ! Comme sur le 1050 du Speed Triple, on n'a pas affaire à un moteur hyper démonstratif. Il peut être assez rageur en montée en régime, avec une sonorité à l'avenant, mais on ressent plus l'effet d'un gros élastique que d'un distributeur de coups de pied au cul ! Moi, ça me convient assez bien, mais je peux comprendre que cela en déçoive quelques-uns. Il s'avère en tous cas souple même à bas régime et ne s'essouffle pas dans les tours. Magie du trois cylindres !
Accélérer c'est bien, freiner est au moins aussi important. Pas de freinage couplé sur cette Explorer, mais un ensemble de système confié à Brembo pour une très bonne efficacité. Il m'a fallu rapidement ré-apprendre à mettre des petites "léchouilles" de frein arrière, mais avec celui de cette moto bien dosable et efficace, c'est facile. Quant au double disque avant, ça remplit très bien son office, sans être radical comme sur une machine plus légère ou encore comme sur une Ducati...




Alors, une moto zéro défaut ? Hé bien non, ça serait un peu trop facile ! Premier point noir, l'Explorer chauffe sacrément. Le moteur prend vite de la température, chauffe un peu le cadre et l'ensemble vous cuit les cuissots bien comme il faut. En roulant ça va, mais en circulation urbaine en plein été, ça doit devenir "tendu" !!! Ensuite, si l'instrumentation est hyper complète, la navigation dans les menus est plus complexe et moins intuitive que sur la référence dans le domaine que sont les BMW. Par ailleurs, le tableau de bord affiche les informations de manière un peu moins lisible. Rien de rédhibitoire néanmoins. Enfin, les tarifs : ils sont élevés, voire très élevés. Pour la version top de gamme (XcA), on atteint quasi 20.000 €, auxquels il faudra encore rajouter le coût de la bagagerie non incluse. Ca commence à chiffrer... Mais à ce prix là, on aura une moto au top, à la finition impeccable et dont la fiabilité semble dans le haut du panier.

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