samedi 1 janvier 2011

Test du Mammut Smart


Sur le marché très ouvert et pléthorique des appareils, Mammut a fait fort en proposant à la vente depuis deux ans le Smart. En effet, cet appareil est auto-freinant, mais sans mécanique ni pièces mobiles d’où un poids, et propose un encombrement et un tarif très sages ! De quoi susciter l’intérêt du grimpeur, à coup sûr. Place au test sur le terrain...




Mise en œuvre de l’appareil
La prise en main du Smart crée un premier choc : c’est vraiment très léger ! Résolument un bon point par rapport à quelques-uns de ses concurrents (Petzl Grigri, Faders Sum, Trango, Cinch, Edelrid Eddy), d’autant que le volume de l’appareil n’est pas non plus très élevé. À l’instar de l’usage d’un puits, la corde se rentre par le dessus avec la particularité ici qu’il faut bien sûr suivre un sens d’introduction. Pas de soucis néanmoins, ce sens est bien spécifié par un dessin représentatif sur l’appareil lui-même ! Ne reste plus alors qu’à passer son mousqueton de sécurité dans l’appareil en emprisonnant la corde et à fixer le tout sur son harnais. Enfantin et ultra-rapide, encore un bon point.

Pour assurer
À l’assurage, la méthode la plus évidente pour donner et reprendre le mou est incontestablement de faire coulisser la corde dans l’appareil de la même manière qu’on le ferait avec un huit ou un puits : une main sur chaque brin de corde (au-dessus et en dessous de l’appareil), une qui pousse la corde et l’autre qui la tire. Malgré tout, le fonctionnement même du Smart est le freinage-blocage de la corde par « basculement » de l’appareil sur l’axe que constitue le mousqueton lors d’une tension. Or cette tension peut être une chute, mais aussi un donné de mou très rapide. Au début de l’utilisation du Smart, on se fait donc parfois piéger par un blocage intempestif de la corde dans la manœuvre du lâché de mou. Dès lors que l’on relit la notice (il faut toujours lire et relire en détail la notice !), la préconisation du fabricant est de placer le pouce dans l’encoche du nez pour relever légèrement celui-ci et donc laisser la corde (que l’on tire alors vers le haut avec la main sur le brin sortant) coulisser mieux. Effectivement, ça marche bien, mais c’est un certain coup de main à prendre. Rassurez-vous, l’apprentissage est très rapide car les mouvements de base restent bien les mêmes que dans l’assurage avec un frein« classique ».

Pour l’assurage en moulinette, l’opération est simplissime puisqu’il s’agit juste de ravaler la corde et la faire coulisser dans l’appareil comme avec un frein ou tout autre appareil ! Qui plus est, le coulissement s’avère bien fluide, du moins tant que l’on n’use pas d’une corde à la limite supérieure du seuil de tolérance de l’appareil (10,5 mm) ou vraiment trop gonflée par l’usure.

En cas de chute, le freinage/blocage de la corde est instantané et particulièrement efficace, même avec des cordes fines. Testé avec une corde d’environ 9 mm très peu usée, le fonctionnement a réussi à nous paraître rassurant d’entrée de jeu. Là encore, bon point.

Pour faire descendre
C’est la mise en tension de la corde qui crée le freinage-blocage du Smart. Pour donner du mou et, en l’occurrence, faire descendre le grimpeur pendu au bout de la corde, il faut faire pivoter l’appareil vers le haut. Pour ce faire, on place le creux du nez du Smart dans le creux de la main entre pouce et index et on ferme la main sur l’appareil. Ainsi positionné, on a également toujours la corde en main. Naturellement, la seconde main vient se placer sur le brin libre de la corde. On relève alors le nez de l’appareil vers le haut et on le débloque ainsi faisant par là même coulisser la corde et donc descendre le « paquet » ! Point fort de cette méthode : on a toujours les deux mains sur la corde, ce qui n’est pas toujours le cas avec des appareils demandant une manœuvre mécanique occupant une main sur les deux...
Par ailleurs, le fait de devoir pousser vers le haut pour faire filer la corde est un bon moyen pour limiter les accidents en cas de surchauffe au niveau des mains. En effet, la panique fait parfois se crisper l’utilisateur. Le fait de pousser l’appareil vers le haut est à l’inverse d’un mouvement naturel de crispation et on peut donc escompter qu’en cas de souci, le Smart soit lâché et rebloque seul la corde.

Bilan d’utilisation
Les plus
- Sans hésiter, le premier des points forts de ce Smart est son efficacité, sa facilité d’usage et ses aspects « sécurité ». On peut sans ciller le mettre à disposition de débutants avec une rapidité d’apprentissage d’utilisation courte et une sûreté élevée.
- Le freinage-blocage est efficace même sur corde fine à la limite basse des préconisations du fabricant.
- Le poids très réduit, l’encombrement limité et le tarif très raisonnable en font un excellent choix possible.
- La rapidité de la mise en oeuvre et d’enlèvement sont également très appréciables.

Les moins
- Avec des cordes de gros diamètres et/ou gonflées par l’usure, le coulissement dans l’appareil est moins fluide et peut devenir laborieux pour l’assurage du leader.
- Champ d’utilisation limité à la falaise ou la salle par sa nature même d’auto-freinant et de corde à simple.

En conclusion, le Mammut Smart nous a totalement convaincu lors du test que je lui ai fait subir. Léger, pratique, efficace, facile d’apprentissage et vendu à un prix concurrentiel, il a de sérieux arguments pour aller grignoter des parts de marché aux cadors de la catégorie des appareils auto-freinants


A noter désormais l'existence du Smart Alpine (en deux versions selon les diamètres de cordes utilisées), qui reprend toutes les caractéristiques du Smart mais pour un usage possible en corde à double ou jumelée.

Le nouveau Smart Alpine, disponible au printemps 2011, et qui fonctionne sur corde à double


Fiche technique
Fabricant : Mammut
Modèle : Smart
Poids : 80 grammes
Diamètre de corde utilisable : 8,9 à 10,5 mm
Tarif : 25 €


Le Smart dans sa configuration originale, pour corde à simple

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire