20 ans après...

Nous voici juste revenus d'un sympathique séjour ardéchois, aux Actinidias pour être précis. Falaise, rivière, beau cadre, camping à deux pas : la recette du succès des spots du coin n'a pas varié, mais on comprend pourquoi !

La première fois que je suis venu à la falaise des Actinidias, c'était il y a 20 ans. J'étais en séjour longue durée dans le coin, écumant avec Dom Stackler tous les sites possibles pour y dénicher le maximum de voies entre 6c+ et 7a+ à bouffer à vue, histoire de nous préparer au probatoire du BE. Entre autres jeux stupides comme de savoir qui serait le premier à craquer à écouter la même cassette de Barbara en auto-reverse pendant des semaines, notre road trip nous conduit donc aux Acti qui étaient alors encore en cours d'équipement sous les coups de perceuse de René-Pierre Baconnier (lequel donna son nom au secteur, dit "à Renep"). Nous grimpions donc avec l'équipeur comme témoin et comité d'homologation des réussites (et échecs). J'avais gardé un fort bon souvenir de ce spot... mais n'y avais pas remis les pieds en 20 ans !

Le profil caractéristique des premiers secteurs des Actinidias

Un pied de falaise sacrément accueillant pour la grimpe en famille !

C'est donc après ces 20 années d'absence que me revoilà sur les lieux. Entre temps, je me suis enrichi d'une femme, d'un enfant, de 15 kilos... et d'un camping car ! L'environnement du camping et de la falaise est encore plus sympa que dans mes souvenirs. Surtout, c'est le lieu parfait pour une visite en famille : camion posé à l'arrivée et pas bougé avant le retour en fin de week-end. Falaise à cinq minutes à pied (à plat !), resto à trois minutes pour le repas du soir, Chassezac à 50 mètres, petite plage avec des galets, pied de voies plat, ombragé et avec du sable pour que Junior s'amuse... On ne saurait rêver mieux !

Petite plage de galets et vue sympa depuis notre camion...

On n'est pas bien installés, là ?

En plus, il n'y a personne et nous avons toute la falaise juste pour nous durant tout le samedi. Après un échauffement dans la décidément pas si simple "Dentelles de Daphnée" en 6c, nous jetons notre dévolu sur le 8a+ de "Expression bovine" où des dégaines sont en place. Pendant ce temps, Junior trouve aisément son terrain de jeu...

Partir en falaise avec Junior, c'est un peu comme déménager une maison...

Une montée de repérage, une autre de calages, puis un run infructueux en soirée... Pas moyen, ça ne fera pas aujourd'hui. Pas grave, il nous reste le dimanche et, après une bonne pizza (ou brochette pour madame), ça repartira de plus belle.
De retour dimanche midi, c'est l'invasion à la falaise : trois cordées de jeunes Bretons (sans chapeaux ronds...) bien sympa sont déjà là. L'échauffement se fera aujourd'hui dans la brave bourrinnante en 7a de "Tout l'effet d'une petite fée". Ouch, la patine est redoutable sur les prises de pieds ! Et puis c'est reparti pour "Expression bovine" qui est plié au second essai du jour par madame, pendant que je déroule plus peinard dans des voies moins agressives pour mes pauvres vieux doigts.

Delphine dans une montée de repérage dans le 8a+ de "Expression bovine"

Olivier dans la dalle technique de "La vie tumultueuse d'un vilain", 7b+

Junior est accro, il ne veut plus quitter les lieux. Le laissant jouer encore un moment, j'en profite pour prendre juste du bon temps, dans ce petit coin de paradis...

Notez, pour terminer, que si vous n'êtes même plus en mesure de tenir la moindre prise, il reste d'audacieux challenges à relever. Faire traverser le Chassezac à des cailloux plats en ricochets, par exemple. Ou encore, plus ardu, tenter de faire des kairns artisitiques à l'architecture hautement improbable. Et pourtant, comme pour tant d'autres choses improbables, si l'on n'essaye pas...

Étonnant, non ?