dimanche 26 octobre 2014

Essai de la Triumph Speed Triple 1050

N'ayant jamais vraiment eu l'occasion de tester cette moto à la réputation assez mythique, il faut le reconnaître, j'ai eu envie de pallier ce manque. Direction donc Moto Labo GP pour un rapide essai.

Venant de mon paquebot de K1600, la Speed me parait vraiment toute petite et compacte. Dans sa livrée rouge, elle claque bien. Je reste fan de l'esthétique de cette moto, en particulier avec ses pots hauts qui dégagent parfaitement le monobras et la superbe jante de la roue arrière. Certes, des pots hauts sont une aberration physique qui veut qu'on place le plus de poids possible en bas, mais bon...
En m'installant en selle, je me trouve assez basculé vers l'avant, relativement en appui à la fois de l'abdomen sur le réservoir rebondi et sur les poignets. Cette légère bascule n'est pourtant pas désagréable et vous permet de bien faire corps avec la machine






Au bout d'un kilomètre à peine, je me trouve à l'aise sur cette machine. La position me convient vraiment parfaitement. Les repose-pieds sont hauts mais pas trop, la selle confortable. Le moteur trois cylindres délivre à la fois un son rauque et un sifflement caractéristique des trois pattes. C'est assez sympa à entendre. Pesant à peine plus de 200 kg, compacte, la moto se manie au doigt et à l'oeil. Ca tracte dès les bas régimes et ça monte vite dans les tours en donnant de la puissance, les changements de rapports étant guidés par le shiftlight (réglable) au dessus du compte-tours. A bas régimes, ça se conduit plus aisément qu'un Street Triple 675, grâce à un bon couple. Cette Speed permet donc de rouler cool, sur le couple, alors qu'une Street impose de tirer dedans et donc envoyer du bois...

Dès lors que l'on visse la poignée, la Speed s'envole, maigré le bridage qui l'ampute d'une trentaine de chevaux. Avec un peu de maîtrise, cette machine doit être une arme. C'est d'autant plus vrai que c'est un rail une fois sur l'angle. Le comportement est sain, prévisible et seule une légère propension à se relever si on prend le frein avant sur l'angle peut être remarquable.




En parlant de freinage, le frein arrière, malgré un disque de bonne taille et l'ABS, m'a semblé faiblard à moins de taper franchement dans la pédale. De fait, il ne faut le considérer que comme un ralentisseur permettant de bien asseoir ou ajuster la moto en courbe. Pour le frein avant, ça n'a pas le mordant d'une Ducati à l'attaque de levier, mais c'est finalement plus progressif et gérable ! Moi, j'ai apprécie en tous cas. Et quand on tire un peu plus fort sur ledit levier, ça vous colle comme il faut au bitume en décélération !

Les suspensions effectuent un très bon travail, dans toutes les configurations : transferts de masse en accélération/freinage, absorption des trous et bosses de la chaussée, tout est bien géré, donnant même un certain confort à ce roadster typé sportif. On peut sans problème faire des kilomètrès avec cet engin, d'autant que la selle est bien rembourrée d'origine.
La finition, les ajustements et autres petits détails sont bien soignés, on sent que Triumph est attentif à livrer des machines de qualité. Ca fait plaisir à voir.




Dans ce tableau idyllique, demeurent malgré tout quelques points noirs. Le premier d'entre eux est les rétroviseurs qui donnent une vue parfaite... sur vos coudes ! Impossible de les régler comme il faut pour y voir quelque chose, limite dangereux ! Pas d'indicateur de rapport en gagé non plus, c'est dommage d'autant qu'il est présent sur les Street Triple. Enfin, malgré la possibilité de rouler cool, ce roadster est forcément un pousse au crime en termes de vitesse... Mais là, c'est pas de la faute de Triumph !

Bref, j'ai bien aimé...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire