vendredi 26 avril 2019

Essai Royal Enfield 650 Interceptor : simplement géniale !

Entre répression routière à gogo faisant s'envoler les points de permis dès qu'on roule sans avoir le nez sur le compteur et effet de mode, les motos dites néo-rétro ont le vent en poupe. Chez Royal Enfield, on ne fait pas dans cette veine là... on fait simplement des motos comme on en a toujours fait : simples, efficaces, pour le plus grand nombre. Avec cette Interceptor qui inaugure un nouveau moteur bicylindre 650 cc, RE réinterprète l'une de ses machines emblématiques des années 60. Et c'est juste un coup de génie !



Si votre seule référence chez Royal Enfield, comme probable, est la célèbre 500 Bullet, alors oubliez tout et repartez "balles neuves" avec cette Interceptor ! Sous son air de moto des années 60, cette dernière est en fait bien ancrée dans notre époque : freinage double disque avec ABS, moteur bicylindre 650 cc entièrement nouveau, système de suspensions de qualité, partie-cycle rigoureuse... tout y est.

La plus grande nouveauté, c'est bien sûr ce bloc bicylindre parallèle de 650 cc. Il développe 47 ch, ce qui peut sembler peu pour cette cylindrée et par rapport à certaines de ses concurrentes possibles, mais au roulage, cela s'avère tout à fait suffisant, en tous cas eu égard au programme d'utilisation de ce type de machine. Avec un couple disponible dès les plus bas régimes et une injection électronique particulièrement bien calibrée, il est possible d'enrouler sur route ou même en  ville autour de 2.000 tr/min sans que le bloc ne cogne ni ne rechigne à relancer. Et puis, esthétiquement, ce moteur est, de mon point de vue en tous cas, un chef d'oeuvre d'évocation de la moto à l'ancienne. La sonorité typique du parallel twin est diablement mise en valeur par un double échappement qui laisse s'exprimer ce moteur et pétarade juste ce qu'il faut. Un régal !





La prise en main de cette moto est complètement immédiate. Avec seulement 202 kg sur la balance, des roues montées de fins pneus (100 à l'avant, 130 à l'arrière, le tout en 18' sur de belles jantes à rayons non tubeless), un rayon de braquage tout à fait correct, une relative étroitesse de la machine, rouler avec cet engin est d'une facilité déconcertante qui permet d'affirmer que cette bécane est faite pour les débutants. Et comme, en plus, elle est compatible permis A2, ça tombe bien !
La superbe et longue selle plate semble de prime abord un peu ferme, tout comme les suspensions arrière. Au bout de 15 minutes de roulage, cette impression s'estompe complètement et l'ensemble procure même un confort plus que correct. À l'inverse de cette fermeté, la fourche parait elle un peu mollassonne et plonge quelque peu au freinage. Ce qui m'inquiétait a priori lors des premières centaines de mètres en ville s'est avéré ne pas être du tout une gêne sur la route. Pour les plus radicaux, il sera toujours possible de pallier cette souplesse par un changement d'huile de fourche.
La position de pilotage est totalement relaxante : repose-pieds haut perchés mais parfaitement à l'aplomb des tibias, guidon tombant pile sous les mains avec le dos presque droit, on se sent "comme à la maison" dès qu'on est en selle. Bref, c'est une réussite.




Rouler sur une Interceptor, c'est voyager tranquillement. Non pas qu'elle ne permette pas de se mettre un coup de nerfs de temps en temps, mais elle incite plus au cruising enroulé. Il faut dire que tout pousse à rouler ainsi : les commandes sont souples et toujours faciles à manipuler. Bon point au passage à la boite de vitesses à 6 rapports qui est vraiment smooth, tout en verrouillant parfaitement, et avec un point mort facile à retrouver à l'arrêt. La position droite et l'absence totale de protection au vent font que dès 90 km/h, on en prend plein la figure. Parfait pour s'auto-limiter à des allures presque Perrichon-compatibles, le tout sans s'ennuyer ! Le freinage, confié à un disque avant et un disque arrière (tout en marque Bybre, filiale de Brembo) remplit parfaitement son office, est facile à doser et, fait notable, ne déclenche pas l'ABS (de série bien sûr) à tout va.




Côté équipement, il y a tout ce qui est basiquement nécessaire, voire même un peu plus... Compte-tours, fenêtre digitale avec deux trips et jauge à essence, bouchon de réservoir fermant à clé, poignées passager... Pas d'indicateur de rapport engagé, mais il n'aurait pas sa place ici. Pas de feux à leds, mais on s'en passe très bien et des motos (beaucoup !) plus chères n'en sont pas dotées non plus. Pas de saute-vent, mais c'est tant mieux et au cas où, cela existe en accessoire. Puisque l'on parle d'accessoires, sachez qu'il ne sont pas nombreux, mais pour l'essentiel utiles (et plutôt bon marché) : crash bars (deux tailles, deux coloris), saute-vent, supports et sacoches souples, rétroviseurs de bouts de guidon... Bref, pas d'ostentatoire. Pour le coloris, il y a du choix, mais pour ma part je ne peux pas envisager cette machine autrement que dans le magnifique orange de mon modèle d'essai.

Au final, j'ai été totalement bluffé par cette moto. D'abord parce que, si elle n'est pas parfaite, la finition de l'ensemble est en sensible progrès par rapport aux standards de la marque. Ensuite parce que les prestations globales sont de très bon niveau : la partie-cycle est rigoureuse, le moteur dynamique, le confort dans la moyenne haute. Le ramage est donc pour moi largement à la hauteur du plumage. Mais la cerise sur le gâteau, c'est que cela est disponible pour 6490 euros !!! Ce n'est même pas le prix d'un scooter de moyenne cylindrée... et là, on parle d'une vraie motocyclette, c'est quand même autre chose. En résumé, Royal Enfield a fait une machine simple et réussie, à pas cher. Le public ne s'y trompe pas et les commandes pleuvent.

Simplement géniale !

Remerciements à la concession Dauphibike de Grenoble pour le prêt de cette machine d'essai

4 commentaires:

  1. tu as raison, moto bluffante, je cherchais une w650 ou xs650 mais ai finalement opté pour cette interceptor qui de plus a très beau son d'origine!
    la mienne(chrome) devrait arriver en juin

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  2. Félicitations, pour la rédaction de l'essai.
    Après quelques années d'interruption, je souhaite me remettre à la moto, mais fini les sportives, pour une utilisation plus cool et pour des petits trajets sur réseau secondaire; je regarde cette moto depuis quelques temps. Votre bilan en fin d'essai me donne envie d'aller l'essayer prochainement.
    Et si je craque, moi aussi ce sera pour la version orange.
    F.P

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  3. Bonjour à tous.
    650 interceptor essayée aujourd'hui dans une concession du Finistère (très bel accueil) . Esthétique craquante et jolis coloris. La moto est d une prise en main déconcertante malgré ses 200 kg à vide et mon mètre 72. Les deux pieds au sol sans pb . Le moteur (très beau) est incroyablement souple et reprend à 2000 tours sans broncher sur les derniers rapports. Et lorsque l on "tire" un peu dessus ça marche très bien ! Aucun rapport bien sûr avec ma 1000 vtr de 110 cv mais on a l impression d avoir bien plus de 47 cv et c est largement suffisant ! Tres Bon confort ( selle , position , suspension) mais ce n est peut être pas très objectif sur un essai de 15 mn. Le guidon m a semblé un peu large. Bref j ai craqué sur cette moto ( look, moteur pechu, très souple et qui ne vibre pas , son prix .... reste la couleur , choix difficile ! Je n ai pas vu la noire. Je signe dès que j ai vendu la mienne. Bertrand

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  4. Jeune perms A2 de 50 ans j'ai eu la chance de faire mes leçons de circulation (merci ks amberieu) dessus. Bilan super expérience ! Je mesure 1m66 et tout va bien 1 pied a plat ou les 2 un peu moins, se conduit comme un vélo, c est bien simple on adopte tout de suite une cool attitude.J ai commandé la mienne dans la foulée ! Pour la couleur il suffit de changer le réservoir pour avoir une nouvelle moto à pas cher ;)

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