jeudi 14 mai 2020

Le Top 10 des 7c+ de la cuvette (et ses rebords...)

Est-ce que tu as vraiment cru un instant qu'on allait passer direct du 7c au 8a, comme ça ? Ce serait un peu vite oublier que :
- A : le Top 10 précédent ne comportait aucun 7c+,
- B : dans ta progression en escalade, tu as bien vu (ou tu verras !) qu'il est difficile de sauter la marche du 7c+ !
Alors, pour toi public... voilà la crème de la crème du 7c+...

1 - À titre costume, Espace Comboire
Comme le laissent entrevoir les précédents Top 10, Espace Comboire compte presqu'autant de voies que de perles incontournables pour tout cuvettard qui se respecte. Voisine de gauche de la célébressime L'arme à l'oeil, 7b, À titre costume présente pourtant un profil et une filière de grimpe bien différents. Bien sûr, il vous faudra toujours un engagement total pour espérer clipper le relais, après une ultime section moins soutenue mais suffisamment complexe et engagée pour épuiser vos neurones. Mais avant d'en arriver là, vous aurez sans coup férir apprivoisé le départ tout en sensation sur un superbe pilier, avec jeté, talon, montée de pied au dessus des oreilles et gros serrage de croutes, puis enchaîner sur une section tout en technique et en placements, particulièrement bien résistante pour les doigts. Un tracé astucieux, une variété de styles et de préhensions, un engagement qui fait vibrer et un caillou extraordinaire en qualité, telle est ma marque de fabrique des voies du secteur, et de celle-ci en particulier.

2 - L'attentat, Saint Pancrasse
Comme parfois à St Pancrasse, il ne faudra pas se laisser rebuter par une première partie de voie remontant un socle rocheux pas vraiment gratifiant. Parce qu'au dessus de celui-ci, c'est carrément le festival de la grimpe géniale sur caillou dément ! Un lichette de réglettes, un soupçon de plats et une bonne dose de petits trous, voilà la recette de cette voie d'ampleur de quasi 35 mètres. Il faudra bien ouvrir les yeux et réveiller son sens de l'itinéraire pour louvoyer au mieux pour ne pas transformer cette ligne en quelque chose de bien plus dur.

3 - Kaïko, Corrençon
Kaïko, c'est plus qu'une voie... c'est trois voies ! En tous cas, c'est l'impression qu'elle peut laisser. En effet, cette ligne se compose de trois sections, coupées par de bons repos, trois sections donc tellement différentes les unes des autres qu'on a l'impression de changer d'endroit. Le bombé à trous final est aussi génial à grimper que sujet à caution pour le passage possible, le choix de passer vraiment tout droit pouvant faire ponter la température de la voie vers le petit 8a, surtout pour les grimpeurs de petite taille...


4 - Tant qu'il y aura des femmes, Mas d'Oris
Encore un petit bijou du mur central du Mas d'Oris. Petit mais costaud, avec ses deux sections bien distinctes. Départ sur micro-prises où vitesse et détermination vous permettront d'atteindre (ou pas !) le bac central. Non pas qu'on puisse douter de vos moyens, mais plutôt que le jeu serait de tester vos capacités à résister à la tentation de vous ruer sur ce repos appartenant à la voie de gauche (très beau 7b+ technique sur rocher gris compact) et continuer droit sur les petites prises jusqu'au vrai repos au 2/3 de la voie. Le temps de reprendre vos esprits pour la dernière section bloc, surprenante et encore bien physique qui pourra susciter quelques interrogations lors de votre première montée.

©Tata La Cuvette

5 - Trou du crux, Les Saillants
Les Saillants présentent des secteurs aux caractères assez divers, dont le Petit Nice a hérité du profil hargneux. Ici, l'escalade est un peu plus courte, plus déversante et souvent exigeante en termes de résistance. Les sections à mener en apnée en serrant les prises sont ici légion ! Toutes les voies sont intéressantes, mais ce Trou du crux, au delà de son nom magique, est probablement la plus sympathique en termes de mouvements et de qualité de rocher. On ne saura, en revanche, que trop vous conseiller d'éviter de tenter cette voie après de fortes pluies ou en période humide, le fameux trou du crux pouvant devenir particulièrement glissant...

6 - Psychose, DJ Face
C'est la colonne grise qui attire l'oeil du grimpeur. Mais comme dans la cuvette on ne fait rien comme d'ailleurs, elle n'est là qu'à des fins esthétiques. En effet, à moins d'avoir des paluches disproportionnées pour espérer pouvoir la pincer, on pourra l'éviter presque totalement, en serrant les infâmes croutes verticales de part et d'autre de la colo et, en acceptant de tirer très, mais alors très fort sur le petits monos qui parsèment ce beau mur gris. En résulte une escalade vraiment majeure, finement technique et surtout bien, bien, bien à doigts, sur un caillou, fait rare pour la petite DJ, entièrement naturel. Fait moins rare, il est maintenant possible de poursuivre après le relais et connecter avec la fin du Problème des tiques, pour rajouter une belle section bien physique et faire justement monter le compteur à 8a.

©Tata La Cuvette

7 - Man of the moon, Satan
Dans cette falaise à la mode, certaines lignes connaissent plus de succès que d'autres. Man on the moon ne fait pas partie des plus fréquentées et pourtant c'est une belle voie. Elle débuté par une première petite longueur en 7a+ qui mène, au prix d'une escalade bien technique dans un joli mur sculpté, sous un petit toit (relais intermédiaire possible). Après un repos, il faudra passer ce toit au prix de contorsions diverses et de bourrinage sur une mauvaise prise de main, qui constituent le crux. Après cela, ce sera régalade absolu dans un mur légèrement déversant truffé d'assez gros silex qu'il faudra bien choisir et prendre dans le bon ordre car l'acide monte vite dans les avant-bras. Une section vraiment top qui vaut à elle seule de parcourir cette voie, pour laquelle le 7c+ est un peu sévère selon moi...


8 - L'envers du décor direct, Saint Égrève
Autant vous prévenir d'emblée, si vous n'avez jamais pratiqué les verrous de mains et de doigts, vous risquez de trouver cette voie mutante ! L'envers du décor remonte un redoutable panneau déversant perché tout en haut des falaises de St Égrève, au secteur des hauts lieux où l'on retrouve de nombreuses voies très sympathiques et peu parcourues. L'escalade imposée par cette voie est donc originale par le fait que c'est celle propre à la grimpe en fissure, avec des verrous qui, sans être trop douloureux, nécessitent d'être bien "sentis" pour parvenir à avancer. À la fin de la voie, deux sorties seront possibles : soit la version  originale par la droite en légère traversée, soit tout droit pour une dose supplémentaire de résistance bien physique et avec une petite dose d'engagement faisant monter la cotation. C'est bien sûr cette version qu'on vous recommande !

9 - L'Alloix du plus fort, Cascade d'Alloix
S'il n'y avait qu'une seule voie à retenir du splendide mur de la cascade d'Alloix, ce serait sans doute celle-là. Son rocher hyper concrétionné offre une suite de prises idéale pour une escalade technico-physique où la résistance des avant-bras sera mise à rude épreuve. Malgré quelques vagues décontractions, l'effort demeure soutenu et c'est bien jusqu'au relais qu'il faudra le maintenir, les derniers mouvement pour atteindre la chaîne n'étant pas plus cadeau que tous ceux qu'on  a dû faire jusque là. Une perle !


10 - Songe d'une pluie d'été, Fontaine
Attention king line, et avec un K majuscule ! Aux origines du monde, la voie cotait 8a+ et partait par le départ bien bloc de J'irai me crasher sur vos tongs avant d'entamer une épique et mémorable longue traversée dans le surplomb médian, pour enfin rejoindre l'immense mur sculpté typique du Mur de l'angoisse. Injustement boudée par les grimpeurs, sûrement à cause de l'exigeante et trop laborieuse section de départ, la voie aurait pu tomber dans l'oubli. C'était sans compter sur le lumineux Manu Briot, aka M. le Président de l'ECI (Escalade Club de l'Isère, avec ses d'équipeurs sans qui le nombre de voies disponibles pour ces Top 10 serait réduit à peau de chagrin. Grimpons utile, si vous vous sentez un tant soit peu concernés par la sauvegarde et le gestion durable de nos terrains  de jeu, rendez-vous sur ECI38.com et INSCRIVEZ vous !) qui eut la présence d'esprit et surtout le courage de s'atteler à ouvrir un départ direct plus commode. Depuis ce coup de jeune, fini le pas de bloc (tant mieux), fini la traversée mythique (dommage), ne reste que la substantifique moelle de ce morceau d'anthologie de la cuvette, soit près de 40 mètres d'escalade technique, bien soutenue et variée, pour un voyage au long cours des plus exceptionnels.

©Tata La Cuvette

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