Escapade sicilienne

Voici venu le temps des vacances estivales et une tradition semble s'installer chez nous : partir quelques jours pour une île méditerranéenne ! Cette année, tant qu'à rester dans l'ambiance caniculaire qui assomme notre alpe depuis le mois de juin, nous sommes allés rendre visite à la Sicile, dans le nord ouest de l'île, vers San Vito lo Capo, spot bien connu des grimpeurs. Un sac avec le nécessaire d'escalade a été emmené... et pas pour rien !

Dès notre arrivée à Palerme, la chaleur écrasante se confirme. Pas grave, on fera avec et puis, de toutes manières, l'escalade sera ici récréative et pas axée vers la perf. Avec son climat très "sudiste", la Sicile doit être un paradis du grimpeur en période hivernale, voire en intersaison, mais en été il faut oublier toute velléité de croix. Pour être franc, je suais déjà à grosses gouttes, à l'ombre à 10 heures du matin, juste en assurant Delphine qui faisait sa première voie ! En grimpant, il faut avoir emmené le stock de magnésie et accepter de dérouler dans des voies bien en dessous de son max pour ne pas trop solliciter de réchauffement du corps sous peine de ruisseler et ne plus être en mesure de tenir une prise...

Grimpe avec vue sur la mer, il y a pire !

La région de Sicile où nous étions est réellement impressionnante par l'énorme quantité de rocher qu'elle recèle. De kilomètres de falaises, mais malgré un topo déjà impressionnant de volume, en réalité relativement peu de parois exploitées. Cela laisse de belles perspectives pour l'avenir...

Pour pouvoir grimper, nous étions contraints de le faire le matin sur des faces ouest ne passant pas au soleil trop tôt et avec des marches d'approche réduite au minimum. Le choix s'est donc porté en premier sur le secteur de Parco Cerriolo et ses belles couleurs ocres variées.

Le très beau site de Parco Cerriolo, en train de passer au soleil...

On trouve ici une concentration de très jolies voies dans les 6 et le 7èmes degrés, avec un caillou présentant à la fois des trous, quelques fissures mais surtout quelques enchainement de grosses concrétions dans des surplombs bien ventrus. Pour les amateurs, il semble aussi que deux ou trois voies attendent leur libération, mais ce ne sont pas forcément les plus belles lignes...

Une jolie voie d'échauffement, remontant une chouette série de trous

Chassés de la falaise par le soleil, nous poussons à quelques petites encablures d'ici pour jeter un oeil à un secteur décrit comme l'un des plus beaux de la région. Effectivement, le grand mur de Never Spleeping Wall fait forte impression ! C'est décidé, nous reviendrons dans deux jours pour essayer de goûter à ses délices minéraux.

Never Spleeging Wall, le plus beau secteur de San Vito !

Et nous avons bien fait !!! Ce spot contient tout bonnement quelques-unes de plus belles voies que j'ai pu grimper... Imaginez un mur légèrement déversant, farci de colonnettes et concrétions en tout genre, qui vous offre des voies de 25 à 55 mètres. Généralement, ça se traduit par des voies au moins dans le 7ème degré. Pas ici ! Sur ce mur, ces caractéristiques s'appliquent aussi au voies les plus abordables et les lignes entre 6a+ et 6c sont tout simplement incroyables. De l'escalade baroque où s'enchaînent les mouvements sur des prises énormes aux formes complètement délirantes. Tellement qu'on y reviendra une autre fois, juste avant de partir pour les îles Égades !

Un fabuleux 6b+ où les patates le disputent aux colonnes...

Un dernier mot néanmoins, sur l'équipement en place dans les voies. S'il est indéniablement bon à la base, la corrosions fait diablement vite son oeuvre sur toutes les îles méditerranéennes et certains goujons font peur ! Pire encore, certains points paraissant bons sont en fait complètement bouffés et peuvent casser sous de très faibles sollicitations ! La plus grande prudence est donc de mise pour sa sécurité...