mardi 31 janvier 2012

Les chroniques de l'ami québécois : Incompressible

Deux bouteilles d’aspirine. Oui, deux… Ça m’a pris deux bouteilles d’aspirine, cette semaine, pour digérer toutes les inepties lues sur les forums anglo-américains et français à propos du Cerro Torre et de la Voie du Compresseur. Passe encore que certains n’apprécient pas ma prose. Passe encore que certains ne saisissent pas mon argumentaire. Mais de là à ne pas saisir le fond de l’histoire, à ne pas être capable de voir les tenants et aboutissants de l’affaire, à ne pas apprécier la dérive qu’une telle action peut provoquer… et bien je remercie Bayer de l’aide apportée par leur produit vedette !

jeudi 26 janvier 2012

Les chroniques de l'ami québécois : "Points à la ligne..."

Dans une chronique récente, j’ai abordé l’importance de conserver notre héritage collectif. Moi, j’ai des bacs pleins de souvenirs qui encombrent le sous-sol et dont mon fils se fera un plaisir de mettre à la rue à la seconde suivant mon décès. D’autres ne gardent strictement rien de leur vie, de vraies nomades qui, comme les nomades, disparaitront du souvenir de l’humanité un peu comme s’ils n’avaient jamais existé.

dimanche 22 janvier 2012

Petite virée aux Concluses

Je n'étais venu aux Concluses qu'une seule fois, il y a de nombreuses années, en compagnie de l'ami Victor Estrangin. Nous avions subi un froid sibérien pendant deux jours, ce qui ne m'avait pas permis de bien apprécier le lieu. Aujourd'hui, avec un soleil généreux, ce fut bien mieux...


dimanche 15 janvier 2012

A la fraîche...

L'ensemble de la famille semblant quelque peu fatigué, nous avons opté pour un week-end plus calme et sans gros déplacement. Pas de falaise du sud à se mettre sous le chausson, donc. Mais avec ce grand soleil dominical, pas besoin d'aller loin objecterez-vous... Ce n'est pas entièrement faux !

Beau soleil dès le milieu de matinée, mais avec un reste de brume de plaine dans la vallée de l'Isère ? Un seul choix s'impose de lui-même : Tina Dalle ! A notre arrivée, seule une voiture est au parking : celle de nos amis Sandrine et Mika, partis faire "La mémoire des absents" sur les falaises de Presles. Il n'y aura pas foule, tant mieux. De toutes façons, beaucoup de voies sont trempées de vilaines résurgences bien noires. Au milieu de ces coulées, nous parvenons néanmoins à trouver quelques voies sèches, en particulier les classiques technico-tordues de "Frère galette", 6c+ et "Voyage de noces en Patagonie", 7a+, qui nous servent de bonne mise en train.
Delphine parfait son échauffement dans le 7a+ de "Voyage de noces en Patagonie"

samedi 14 janvier 2012

Essai de la Suzuki 750 GSR

Ca faisait un petit moment que ça me trottait dans la tête de faire l'essai d'un "petit" roadster de 750 cc. Mais comme on voit des Z à tous les coins de rues, j'ai choisi plutôt une moto plus récente et différente, à savoir la Suzuki 750 GSR...

Depuis sa sortie en 2011, cette moto a connu de nombreux essais presse, avec souvent un retour plutôt positif. De fait, le succès commercial de cette nouvelle "sept et demi" de Suzuki ne s'est pas fait attendre et même si les chiffres de vente n'atteignent pas encore ceux de la Kawasaki Z 750, sa rivale directe, c'est déjà très bien pour une première année (même pas complète puisque le modèle est sorti au printemps). Gageons que l'arrivée de la version ABS très prochainement va encore booster les ventes de cette moto...

Pour ma part, c'est donc une version standard sans ABS que j'ai pu essayer aujourd'hui pendant une heure environ. Descendant de mon tracteur 1800, ça fait toujours très bizarre de se mettre en selle sur une moto de ce gabarit. Pour ainsi dire, j'ai presque l'impression d'être assis sur la roue avant ! Pneus froids, route froide et parfois humide, moto d'essai : les conditions sont remplies pour ne pas se faire une grosse arsouille, mais un bon petit essai à "ma" façon... On va donc y aller cool, retrouver la position de conduite typique du roadster et ça va bien se passer.
Ma machine d'essai du rouge, dans une robe rouge et noire qui lui sied bien à mon sens...

lundi 9 janvier 2012

Les chroniques de l'ami québécois : "Ajaccio, le musée du coinceur"

Quand on parle de protection, deux choses nous viennent à l’esprit. - La figure bienveillante de Don Corleone offrant son soutien à sa communauté pour des frais minimes. Ou pour quelques menus services… - Le Musée du Coinceur d’Ajaccio qui offre la plus grande collection de protection active et passive de tout l’univers connu. Certains auraient ajouté la protection divine mais, pour tout dire, sur une falaise, entre une série d’Hexcentrics et la main de Dieu, je mets mon argent sur les Hex. Bien qu’une perceuse et quelques points en inox, c’est pas mal béton aussi. Le Musée du Coinceur est l’affaire d’un passionné, Stéphane Pennequin. Depuis des lunes, il collectionne les coinceurs et ce, partout sur la planète. Ce qu’il a assemblé - seul car son Musée est en fait, encore à ce jour, une collection personnelle - démontre jusqu’où on peut se rendre avec un peu de détermination. Suite à ma précédente chronique qui parlait d’un futur Musée de l’Escalade, plusieurs lecteurs m’ont posé des questions sur la création de Stéphane Pennequin. Je connaissais son existence depuis une entrevue précédente avec un équipeur connu. Voulant répondre aux questions de la semaine dernière, je ne pouvais que téléphoner en Corse et demander une entrevue. Il apparait que l’instigateur du Musée et moi-même partageons beaucoup de choses dont la même date de naissance. Il a donc du vécu ! Et, expert dans son domaine, il reste néanmoins poli face aux questions idiotes que j’ai pu poser… car moi, les coinceurs, il y a bien vingt ans que je n’en ai plus ! Plus ou moins vrai… j’ai toujours des crochets que j’utilise quand j’équipe. Avoir eu des coinceurs, il y a quelques années, ça m’aurait évité une cicatrice quand un crochet tendu s’est décidé à venir visiter le milieu de mon front. Je laisse donc Stéphane Pennequin décrire son univers et je vous encourage à visiter les sites web mentionnés plus bas. Peut-être avez-vous dans vos tiroirs un petit trésor dont vous ignorez la valeur historique…

Stéphane Pennequin

dimanche 8 janvier 2012

Tous en Seynes...

La météo alpine persistant dans la médiocrité et les falaises étant encore trempées pour un bon moment, c'est donc tout naturellement que nous avons (re)mis le cap vers Seynes, pour un bon bain de soleil.

Nouveau périple gardois à la journée en ce dimanche, histoire de trouver du bon caillou sec ainsi que des températures clémentes. En fait de clémentes, c'est même plutôt cagnardesques qu'il faut dire, la chaleur dans le four de Seynes s'avérant toujours aussi hallucinante en plein coeur de l'hiver. Ce n'est pas pour rien qu'on retrouvait donc ici aujourd'hui une bonne part des "nordistes" souhaitant s'offrir une bonne journée de grimpe en falaise. Par nordistes, on entendra bien ce que l'on veut : pour les Marseillais, les Aixois sont du nord par exemple... Nous, en bons Grenoblois, on est carrément du pôle nord !
C'est donc tout naturellement que l'on découvrait à notre arrivée toute une faune bigarrée de grimpeurs et grimpeuses aux visages bien connus : bien sûr nos amis Audrey et Hervé bien heureux de voir que nous avions charrié le grand Foué Chopard dans nos bagages pour cette sortie dominicale, mais aussi Gé Pouvreau et Florence Pinet, Fred Tuscan himself, mon poto Dédé Bouvet, nos perdus de vue Sylvain Durand et Mathilde Faur... et bien d'autres encore ! Bref, au pied du secteur Nouveau Monde, sans être la foire d'empoigne ni la bousculade, c'est déjà bien la fiesta...
Y'a du monde au pied et dans les voies du Nouveau Monde !

lundi 2 janvier 2012

Les trois jours du junior

Lassés d'une météo des plus exécrables pour le grimpeur, bien que farouchement passionnante pour les skieurs, c'est une nouvelle fois vers le sud que notre regard s'est porté et que la voiture nous a conduit...

Pour trouver une bien bonne manière de finir une année et de commencer la suivante, pas de meilleure solution que d'aller se régaler de caillou en famille... mais aussi bien accompagnés de bons amis ! Chose dite, chose faite : qu'il soit ici fait honneur à Audrey et Hervé Fra qui nous ont non seulement convaincu de descendre grimper avec eux dans le sud, mais aussi et surtout accueilli à bras ouvert en leur belle demeure.

Or donc, au menu de pré-réveillon de jour de l'an, ce fut la découverte du secteur Broute Minou de St léger du Ventoux. C'est le site idéal pour l'hiver, mais aussi en compagnie d'enfants : approche courte, voies sympathiques et pas trop longues, joli caillou et orientation plein cagne. Sauf que de cagne, en ce samedi 31 décembre, il ne fut pas question. S'il y a un nuage dans le Vaucluse, vous pouvez être sûr qu'il s'accroche sur le sommet du Mont Ventoux et qu'il y reste toute la journée. De fait, nous avons entrevu le soleil au moins trois fois une minute dans la journée.
Les secteurs Broute Minou et Simpson...
Dans le sud, quand on fait un cairn, c'est pour qu'il se voit !!!
Pas grave, on est déjà mieux ici que sous la neige chez nous. Après s'être vaguement échauffé dans "Mouloud à Hollywood", un mignon 6c sur arquées à gauche du secteur, je monte poser les paires et repérer le splendide 8a de "Abus de biens sociaux". De la conti agrémentée de quelques pas bien velus, des colonnes, des réglettes, des plats, cette voie est complète et vraiment trois étoiles garanties ! A son premier essai, Delphine tombe tout en haut de la voie, la faute à une méthode en carton... Plus tard, il fait plus frisquet et l'onglée nous saisit, il faudra donc revenir, mais vu la qualité du secteur ce sera avec grand plaisir.
Hervé, grimpeur local, dans "La planète des pinces", le 8b voisin de notre 8a... Superbe aussi !
Après un gargantuesque repas de réveillon chez les Fra et une nuit de repos, direction tous ensemble vers Seynes et son bel ensoleillement hivernal. Comme d'habitude, il y fait presque trop chaud pour grimper... Jamais contents ces grimpeurs. Pour un premier janvier, il n'y a pas foule et l'on peut aisément choisir à chaque fois la voie que l'on veut faire. Le mur du secteur Nouveau monde est toujours aussi beau et impressionnant, avec des lignes qui font envie... et d'autres qui effrayent par la l'aspect désespérément lisse de certains tubes de colonnettes !
Seynes, son soleil, ses colonnes...
Malgré mes recommandations, Delphine insiste pour aller voir "Neiman", un 8a que je connais un peu et dont je connais la première partie pas vraiment déroulante, pour utiliser un doux euphémisme. Entre chaleur étouffante et prises fuyantes, l'errance est à la hauteur de mon attente. Heureusement que toute la seconde partie de la voie est plus grimpante et réellement magnifique pour rattraper ce départ. Entre colonnettes, écailles et superbe bombé en caillou gris sculpté au sommet, c'est un festival...
Delphine tente de décrypter les méthodes de "Neiman", 8a...
Pendant ce temps, Hervé plante deux superbes essais dans son projet, à savoir le 8b de "Maeva", et passe à deux doigts de le plier. Audrey cultive les arquées dans le 7c de "Jour de fête", pendant que notre Junior se gave en faisant 14 fois une petite voie que nous lui avons installée dans les dalles sur la droite de la falaise ! Là aussi, bien belle journée qui incite à revenir quand il fera bien plus froid... et en choisissant des voies plus dans notre style !
Rikiki Junior, encore plus à donf que d'habitude !
Journée bonus pour ce lundi, notre Junior ayant décidé que c'était plus sympa de rester chez Audrey et Hervé que de rentrer à la maison ! Du coup, nous voici en position de squatteurs chez les copains... Oups ! Au réveil ce lundi, le plan de retourner à Seynes pour qu'Hervé torde le cou à "Maeva" tombe littéralement à l'eau puisqu'il pleut des seaux d'eau sur le Gard. Ici, le ciel est gris, mais ça tient encore. Direction donc la face sud du bas de St Léger du Ventoux, secteur auquel on peut affronter de bonnes rincées sans se faire mouiller. Et la pluie, elle arrive bien vite ! Malgré tout, nous trouvons d'autres fous à la falaise...
Une grimpeuse anglaise installée à Montpellier et en vadrouille à St Léger, dans le départ du très attirant 7b+ de "L'âme de mon slam"
Malgré un joli feu concocté par Audrey, notre Rikiki a vite trop froid. Nous rentrons donc chez nos hôtes, laissant Delphine et Hervé mettre quelques essais dans la belle partie de résistance de "Spit Bull", 8a+//8b bien tonique... Le froid et l'humidité grandissante ne permettront pas de cocher la voie, mais au moins les méthodes sont elles calées pile poil. Un jour de beau temps et il y aura peut-être moyen d'empocher cette bien belle voie.
Hervé Fra attaque direct dans "Spit Bull"...
... et Delphine fait de même !
Avec tout ça, il nous faut rentrer à Grenoble. Retour dans les mêmes conditions que lors de notre départ il y a trois jours : de la pluie en pagaille ! Aucun regret, donc, d'être allés nous aérer les méninges plus au sud... d'autant plus que cela nous motive bien sûr à bloc pour y retourner rapidement, histoire d'échapper aux probables résurgences sans fin qui vont pourrir nos falaises vertaco pour un long moment.

dimanche 1 janvier 2012

Les chroniques de l'ami québécois : "Le poids des ans"

J'ai repris contact récemment avec mon ami d'outre-Atlantique, Jean-Pierre Banville. Toujours doté d'une plume à la verve vivifiante, il écrit de bonnes chroniques que je vous propose de retrouver périodiquement ici...

Vous savez que ma mère a conservé mon gâteau de baptême durant 34 ans ? Oui, 34 ans passés au congélateur, le gâteau de baptême! On ne l’a sorti que suite à une panne d’électricité majeure qui a compromis sa vie éternelle : cette œuvre d’art n’était pas du même acabit que les produits d’une chaine américaine bien connue qui peuvent demeurer sur le comptoir de la cuisine durant un an sans changer d’aspect extérieur. Quelques heures ont suffi à le rendre innommable !