vendredi 30 décembre 2011

Du solo...

Depuis que l'escalade existe, le solo a toujours à la fois fasciné mais aussi dérangé. Il est toujours d'actualité et n'a pas changé d'image, même s'il est parfois devenu un argument "commercial"...

De Paul Preuss à Alex Honnold, en passant par Claudio Barbier ou Patrick Edlinger, le solo a toujours été la forme ultime de l'escalade, celle qui engage intégralement son auteur qui risque jusqu'à sa vie dans une ascension. Il est assez étonnant d'ailleurs que dans le monde actuel aseptisé qui est le nôtre et auquel l'escalade n'échappe pas, cette pratique totalement "border line" parvienne encore à garder une place.

Il reste néanmoins qu'il convient de se questionner sur deux points :

1 : tout d'abord l'apparente contradiction qu'il peut y avoir, pour les (rares) pratiquants de cette discipline, entre l'essence même du solo intégral et "l'usage", qui en est fait. Par définition, le solo intégral (sans aucun dispositif permettant de s'auto-assurer en cas de besoin) est une pratique qui confronte le grimpeur à une voie, à une difficulté mais surtout à lui-même. Pour en avoir un peu fait, je ne sais que trop que c'est normalement cet aspect en particulier qui est recherché. Il m'était par exemple impossible d'envisager une ascension de ce type si quelqu'un était présent sur la falaise en même temps. Radicalement égoïste (voire égotiste...), le solo intégral imposerait que la solitude soit totale pour que le "jeu" soit respecté. Mais depuis que les médias s'y intéressent, voire ne voient l'escalade que par ce prisme plus qu'étroit mais ô combien plus vendeur qu'une compétition sur un mur et des prises en plastique, le solo est devenu un argument commercial : pour les médias pour vendre leurs sujets, mais aussi pour les grimpeurs pour en tirer un profit, symbolique ou pécunier. De fait, le solo est certainement devenu l'acte de grimpe le plus médiatisé, le plus public et donc... le moins personnel !



mercredi 28 décembre 2011

Un peu de vacances sur le caillou et au soleil

En cette fin d'année, nous avons la chance de profiter d'un beau soleil pour les quelques jours de vacances que nous avons pris. Du coup, le Vercors est notre terrain de jeu...

Lundi, ce fut donc direction Coté court. Il faut dire que vu les précipitations et la neige tombés la semaine dernière, il fallait opter pour une falaise qui se fait bien cagnasser pour sécher le plus vite possible. Et bien même comme ça, il y avait quelques bonnes coulées, et même quelques voies infaisables. Mon projet du jour lui même, le 8a de "Anti social" s'avérait un peu mouillé, en particulier le pseudo bac final de la section du crux qui était lui carrément trempé. Têtu comme une mule, je m'y lançais quand même et malgré quelques essais et un peu de séchage au cours de la journée, la croix ne fut point de la partie.
Pour une fois, nous n'étions pas seuls à la falaise, deux autres cordées ayant choisi d'éliminer les excès du Réveillon et de Noël sur ces petites voies teigneuses à souhait.
Un ptit jeune dans le 7b+ en traversée de "Cayenne"
Delphine au départ du 7a+ d'échauffement
Un grimpeur dans la section finale de "L'été indien", 7c+/8a (selon la taille du grimpeur...)
Bilan de la journée : pas grand chose dans la besace, mais du bon temps au soleil en hiver et un rikiki qui a grimpé au moins autant que ses parents en leur montrant même tout l'art du crochet de pointe dans les écailles et des remontées de pied sous les oreilles !


Ayant bien apprécié ce petit intermède ensoleillé, c'est confiant que nous repartis avec le même objectif aujourd'hui. Malheureusement, une brume tenace dans la vallée de l'Isère semblait vouloir maintenir les secteurs de plaine dans la froidure (-2° à midi !!!). Du coup, nous avons opté pour une montée en "altitude", du côté de la bonne base que constitue Tina Dalle.
Bonne pioche, puisque le soleil y donne bien et plus longtemps qu'à Coté court (qui perd Râ vers 15h30 en ce moment) et que, malgré mes craintes, la plupart des voies y sont sèches. Cerise sur le gâteau, pas un chat à la falaise, ce qui nous change de nos derniers passages par ici !

Pas de gros exploits non plus aujourd'hui. Après l'échauffement réglementaire dans "Coulée douce", je monte dans "Never trust a hamac", une combi en 7c+ démarrant dans "Never trust a naked bus driver" pour zapper le départ très bloc de "Hamac". En poursuivant vers la droite au relais de "Hamac" et en rejoignant la fin du 8b de "Suzanna", on obtient "Méli mélomane", un très beau 8a malheureusement un peu mouillé et pas faisable ce jour...
Mézigue à l'attaque de "Never trust a hamac", 7c+
Tant pis, on se contentera de la version courte que Delphine réexpédie direct et que je re-rate une nouvelle fois... Pfff, quand ça veut pas... Pour finir, une session de gros blocages dans la première parie en 7c de "'Never trust..." fait bien l'affaire. En en interlude, junior se prend de passion pour une grande aventure d'une dizaine de mètres qu'il répètera au moins cinq ou six fois. Pour une fois qu'il se motive à grimper, on ne va pas le contrarier. Et le soleil était toujours là, alors on s'en est gavé... parce que ça ne va pas durer !
Rikiki fait faire une petite moulinette à son doudou lapin !
Et maman fait du volume dans le 7c+...


vendredi 23 décembre 2011

Mystère et boule de gomme...

Aujourd'hui, je vous dirai juste que nous sommes allés grimper quelques voies sur une jolie petite paroi gardoise... Pas de nom, pas de topo, pas de photos !
Les copains sudistes nous ont invités à venir découvrir un petit spot du Gard. Banco, le soleil nous manque après cette semaine passée dans le froid, la grisaille et la neige. Quant à cette falaise il s'agit d'une bien jolie baume truffée de patates et colonnes diverses, proposant du dévers plutôt sauvage, voire du presque plafond. Mais sur les côtés, il y a aussi du plus humain avec quelques voies plus classiques et pas moins intéressantes.

Bien drivés par nos hôtes, nous échauffons la mécanique tranquillement (enfin, presque) dans un 6c à la sortie un peu technico-tortillage de cul. Puis c'est au tour d'un magnifique 7b, bien déversant mais gavé de bonnes prises (trous, colos, réglettes...), de tomber finalement assez aisément. Par la suite, je fais une tentative dans un 8a+ magnifique, technique et dynamique à doigt en bas puis physique dans une longue traversée avec clogs de genoux divers. Pas moyen pour moi de faire ça dans la journée, je me replierai donc sur un beau 7b+ à gauche du spot, bien plus abordable. Quant à la miss, après cette même voie, elle repère un 8a+ voisin mais ne peut faire la croix pour cause d'essai pour le moins un peu trop vespéral... puisqu'on ne voit déjà presque plus rien depuis dix bonnes minutes !!!

Mais pourquoi donc autant de mystère autour de ce site ? C'est que, à notre retour au parking, nous sommes tombés sur l'équipeur du lieu, qui nous a signifié qu'il tentait de négocier un accord avec les propriétaires locaux afin de préserver l'accès à cette falaise. De fait, ne pas la fréquenter pendant un temps et ne surtout pas en parler serait un choix judicieux. Dont acte... Ce ne sont pas les sites au soleil et avec du beau caillou qui manquent dans le sud, on reviendra donc quand l'affaire sera réglée.

Bref, voilà un post totalement inutile qui n'informe sur rien... et ne polémique même pas sur les spots pseudo-secrets, pas vraiment interdits mais pas autorisés non plus, à ne grimper que si on fait partie d'un sérail, ou autres usages très locaux. Plus envie de me prendre la tête avec ça, on ira grimper ailleurs, en gardant juste en mémoire cette bien belle journée.

dimanche 18 décembre 2011

Cap au sud

Dicton du jour : "Quand l'alpe sous la neige se revêt de blanc, pour grimper en falaise dans le sud tu descends". Aussitôt dit, aussitôt fait... direction donc St Rémy de Provence !

Ce dimanche matin, réveil matutinal à 6h30. Il fait encore bien nuit, mais cela ne m'empêche pas de constater que la météo ne s'est pas plantée... et qu'il fait un temps de merde ! Des flocons sont même tombés en ville cette nuit. Bref, on n'est pas près de regrimper en falaise dans le coin. Nous avions planifié une descente dans le sud vers le Mont Gaussier, à deux pas de St Rémy de Provence, un plan plutôt bienvenu.
Départ à 9h30, dans une véritable bourrasque de neige qui baigne maintenant Grenoble. Sur l'autoroute vers Valence il y même, malgré les passages des saleuses, de la neige qui tient au sol. Mais parvenu dans la vallée du Rhône, le ciel s'éclaircit rapidement, virant de gris/blanc au grand bleu. C'est du tout bon pour nous. 2h15 après notre départ, nous voici rendus au parking de la falaise... laquelle est encore en bonne partie à l'ombre ! Bouducon, on a beau être dans le sud, à l'ombre et dans le vent, ça caille... Heureusement, le secteur qui nous concerne est lui déjà au soleil.
Les secteurs du bord de route du Mont Gaussier, la partie ensoleillée en haut à droite c'est là où on va !

dimanche 11 décembre 2011

Quartier d'hiver

Une fois de plus (ça devient une habitude, n'est-ce pas ?), c'est un changement de plan de dernière minute qui nous a guidé aujourd'hui. Nous avions prévu une petite virée vers le sud... mais un lever tardif, combiné à un coup de pompe général des membres de la famille, nous a conduit à nous cantonner raisonnablement à un spot vertaco. Vous me direz, il y a pire endroit pour passer un dimanche ! Direction donc Coté Court, pour un bon bain de soleil...

Coté Court, c'est vraiment le spot d'hiver par excellence : bien ensoleillé, abrité des petits vents mesquins qui peuvent vous glacer, il y a fait toujours bon même quand le froid s'installe sur l'alpe. Pour dire, on y a même déjà grimpé sans avoir l'onglée alors que le pied de falaise était chargé de 30 centimètres de neige !
Ce matin, au départ de Grenoble il ne fait "que" 6°C. Après le sale épisode pluvieux de cette semaine et le bon déluge que nous avons subi, je jugeais assez inopportun de tenter notre chance dans les secteurs de Pierrot Beach, plus propices aux résurgences rapides. Coté Court prenant bien le cagnard, je misais donc sur un meilleur état possible de la falaise, sans me faire pour autant d'illusions : sans doute devrions nous composer avec quelques coulées dans des voies et donc subir le choix des choses grimpables. Hé bien que nenni, après les quelques minutes d'approche descendante, je tombai le nez face à une falaise intégralement sèche ! Le top, bon choix...
La jolie barre de Coté Court, parfaitement sèche malgré la pluie subie cette semaine !