vendredi 23 août 2013

Essai du Suzuki Burgman 650 (K8)


Il y a quelques mois, j'étais totalement tombé sous le charme de la Honda 1800 Gold Wing après un essai. Mais force est de constater que plusieurs raisons m'ont jusqu'alors freiné dans un éventuel "passage à l'acte" :
- c'est une machine très onéreuse, même en occasion
- elle est volumineuse et ne me laisserait guère la place de caser en plus un scoot dans mon garage
- elle ne correspond guère mieux que mon VZR à un cahier des charges balades viroleuses sur mes routes alpestres
- c'est une moto de vieux... (hein ? Mais non j'l'ai pas dit !)

Bref, j'ai pour l'instant renoncé à cette piste. Malgré tout, quand on a goûté au confort, ça marque l'esprit. Du coup, je me suis dit qu'un scoot dans le même esprit pourrait éventuellement venir prendre place en remplacement du Sprint qui, s'il excelle sur plein d'aspects, n'est quand même pas la référence en matière de cajolerie de son pilote. Et quoi de mieux que le BB 650 de Suzuki pour répondre à la question de la "Gold Wing du scooter" ?
Or donc, je suis allé m'enquérir auprès de Moto Labo concessionnaire Suzuki grenoblois (qui fait désormais également Aprilia/Moto Guzzi et expose sous mon nez à chaque visite une somptueuse Calif Custom...) de ce qu'il avait comme occase en gros Burg'. Trois modèles trônent en expo à l'extérieur. Mon attention se porte sur un modèle Executive Winter Pack de 2008 avec seulement 10.000 km au compteur. Rendez-vous fut pris pour un essai dans un cours créneau entre sortie de bureau et récupération de Junior chez sa mammie. 

Formalités effectuées, je démarre l'engin. Le ronron du bon bicylindre 650 cc me change radicalement de poumpoum monocylindresque de mon Sprint. Il faut quand même admettre que ça chante mieux... Je m'élance et remarque immédiatement deux choses :
- pas le moindre temps de latence entre la rotation de la poignée et le démarrage effectif. Pas le moindre "trou" au démarrage si caractéristique des scooters à transmission classique. Avec son CVT, le Burg envoie direct !
- la relative lourdeur de l'engin au démarrage se fait oublier dès qu'il est en mouvement




Je choisis de faire mon parcours de test habituel, histoire de pouvoir comparer avec ce que j'ai essayé auparavant. La tenue de cap est excellente pour mon usage (mais on sent qu'il ne faut pas trop brusquer l'engin, ce n'est pas un Tmax), la mise sur l'angle facile mais les enchaînements pif-paf moins intuitifs qu'avec mon Sprint (faut dire qu'avec environ 50 kg d'écart...). La puissance est bien là. Ce n'est pas tellement que ça pousse bien plus que mon pti 500, c'est surtout que l'allonge est nettement supérieure. Presque 20 cv de plus, cela se sent indéniablement même si les kilos en plus sont là.
En montée, j'en profite pour tester le mode Power qui fait plus "tirer" les rapports de la boîte : c'est amusant et efficace, mais en réalité assez peu en corrélation avec la philosophie tranquille de cette machine. En descente je teste le mode manuel, bien pratique pour bloquer un rapport et avoir un frein moteur permettant de bien préserver ses freins.

Un bon gros dosseret pour le passager
Tableau de bord old school façon console Atari de années 80
Comodo gauche avec, entre autres, les boutons de gestion de la transmission
Comodo droit...
Puisque l'on parle frein moteur, c'est là aussi une caractéristique notable du Big Burg : le frein moteur est omniprésent dès lors que l'on relâche les gaz ! C'est presque trop en usage urbain, mais somme toute agréable sur route car cela limite grandement l'usage des freins. Et puisque l'on cause freins, j'ai trouvé que ceux du BB étaient rudement efficaces. Il faut dire que descendant de mon Sprint avec ses vulgaires "ralentisseurs", le changement est radical ! Ce freinage puissant et doté de l'ABS sont aussi un des raisons de mon souhait de changement de scoot. Cet engin est pour moi d'usage quotidien, pour transporter junior à l'école puis me rendre à mon nouveau job à 25 bornes, le tout toute l'année quelle que soit la météo (sauf neige et verglas). Disposer d'un freinage top et ABS devient pour moi une priorité sécuritaire (je sais, je vieillis...).

Remplissage du réservoir sur l'aile arrière, comme sur une auto !
La soute à bagages, impressionnante de contenance
Des rangements à profusion dans le tablier

L'un des points forts du BB 650, c'est aussi son emport. Sous la selle c'est une véritable soute à bagages et le tablier dispose de trois rangements qui doivent s'avérer assez pratiques au quotidien. Autres aspects pratiques : le remplissage de l'essence par une trappe latérale à l'arrière gauche, la bulle électrique, les poignées chauffantes, la selle chauffante (avant et arrière), le rétros rabattables électriquement (il vaut mieux vu leur emplacement bas, à hauteur de ceux des bagnoles !), le vérin maintenant la selle ouverte pour charger le coffre... Pléthore de détails qui vous facilitent la vie.

Un vérin pour maintenir la selle ouverte, c'est plaisant
Les entrailles de la bête... 
Une bulle haute Givi... vraiment très haute !
Freinage ABS de série, merci...
Mon scoot d'essai était doté d'une bulle haute Givi, apparemment assez prisée des utilisateurs de BB. Il est vrai qu'elle vient compléter la protection remarquable de ce scoot. Les jambes sont bien abritées, et derrière cette bulle haute (même en position basse) on peut se rouler des clopes à plus de 110 km/h. par ailleurs, cette Givi dispose de déflecteurs pour les mains également efficaces. Mais pour ma taille, je dois regarder à travers la bulle, et ça je n'aime pas... Et ça doit être pire de nuit et/ou sous la pluie. Et puis à part sur trajet autoroutiers, je ne pense pas qu'elle ait pour moi une utilité. C'est même plutôt une gêne fonctionnelle et aussi de sensations... Je manque d'air !

Bilan de cet essai plutôt positif donc. Voici mon verdict...

J'ai aimé :
- la gouache du moteur (pour un scoot)
- le freinage sécurisant
- le confort général (amortissement, protection, place à bord énorme...) et l'équipement très fourni
- la hauteur de selle qui permet de bien avoir les pied au sol dès 1,70 m
- le frein moteur appréciable en usage routier
- la facilité à l'emmener malgré son poids élevé et son gabarit imposant
- son tableau de bord à la mode Cosmos 1999, totalement désuet mais très complet et lisible (sauf le compte tours, mais on s'en cague sur un scoot automatique !)

J'ai pas aimé :
- le bruit assez envahissant de la transmission CVT
- la bulle haute de ce modèle (mais il suffit de remettre celle d'origine)
- le frein moteur trop présent en urbain
- le tableau de bord à la mode Cosmos 1999 quand même moins sympa que celui "classique" à aiguilles du nouveau modèle 2013
- le rendre à la fin de l'essai...

En repartant sur mon vaillant Aprilia Sprint, je me suis quand même dit qu'il n'était pas si mal ce petit Italien. Il a bien la patate, il ne pèse rien, a un gabarit de 125, se faufile partout avec aisance et se manie comme qui rigole... Mais le BB 650 ne boxe pas dans la même catégorie. Pour le coup, c'est un vrai scooter GT... et ça mériterait que j'essaie le nouveau modèle pour voir quels réels progrès ont été faits. Mais en tous cas, cette version K8 serait déjà amplement satisfaisante eu égard à mon cahier des charges.


1 commentaire:

  1. Et hop partagé sur G+ et le tweet !

    Finalement ce birburg, c'est le pendant de la baleine de chez Honda !

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