vendredi 3 avril 2015

Essai Yamaha Tmax 530

Hé voilà, il fallait bien que ça arrive un jour ! Après avoir essayé une bonne partie de l'offre des maxi-scooters du marché (GP800/SRV 850, Burgman 650, Integra...), il demeurait un indiscutable et impardonnable "trou" : le roi de la catégorie, du moins dans les ventes et dans les coeurs des scooteristes : le Yamaha Tmax. Le jour de l'essai de ce mythe était inévitablement prévu, ce fut aujourd'hui.


Première déception, pas moyen d'essayer un modèle 2015 ! Dixit le vendeur, la réputation de l'engin suffit pour le vendre par palettes de 13 à la douzaine, alors pas de modèles de démo ! :Mad: Mais il y a un modèle 2014 d'occasion à essayer. Pas de grandes différences, si ce n'est une fourche inversée et le système de freinage radial. Pour le reste, la machine est quasi identique. En avant donc pour l'essai d'un 2014, ça donnera une bonne idée de l'engin, en imaginant que le 2015 doit être un poil mieux...

Contact, pression sur le démarreur et... rien ! Bin ouais, c'est un vrai scooter, ça ne démarre donc pas sur la latérale comme mon Integra ! Hop, on recommence et le bicylindre s'ébroue dans cette sonorité si caractéristique. J'aime vraiment ce ronflement assez unique, qui se reconnait entre mille. Je pars sur mon parcours habituel de test, du côté de St martin d'Uriage. Il y a un bout de ville, de la route roulante puis de la petite route bien viroleuse et particulièrement défoncée et bosselée. Un vrai test en quelques kilomètres !

En ville, le Tmax est un vrai de vrai vélo. Ca se faufile comme qui rigole, c'est réactif, ça enchaîne les pif-paf comme un vulgaire 125. sa légèreté est un atout. Ca dépose tout ce qui roule sur quatre roues au départ des feux, même si je trouve une certaine mollesse au démarrage (de 0 à 30, en gros). Un petit vario doit pouvoir arranger ça pour pas trop cher, mais c'est dommage que Yamaha ne configure pas sa machine d'origine pour se lancer à balle.

Sur route large et en grandes courbes, le Tmax est là aussi très à son aise. Les relances sont franches quand on visse bien la poignée, le moteur est aussi souple et onctueux qu'il peut l'être en ville. La position de conduite est parfaite avec la possibilité de placer ses pieds soit loin devant (quel place !) ou à l'équerre. Le confort de selle est excellent, la protection de bon niveau (ça doit être mieux avec une vraie bulle qu'avec la rikiki bulle sport montée sur mon modèle !). Une fois sur l'angle, le scooter garde imperturbablement le cap, avec une rigueur due à son cadre alu presque aussi bon que celui d'une "vraie" moto. Même à vitesse soutenue, ça ne louvoie pas d'un pet et c'est très rassurant. Un rail, malgré ses "roulettes" de 15'.


Vient l'épreuve de vérité. Sur la toute petite route secouante à souhait et pas moins tournicotante, on va voir ce que Maxou a dans le bide. J'ai mes références sur ce parcours, je peux donc assez bien juger. Le point le plus remarquable pour moi est la facilité de l'engin sur ce terrain. Une fois encore, son poids réduit (pour un maxi scoot, hein) fait merveille : le Tmax se manie au doigt et à l'oeil, les virolos s'enchaînent à rythme assez élevé. Mais plus encore, cela se fait dans un confort remarquable. Par rapport à l'Integra, qui est ici redoutable d'efficacité avec son sa puissance, son couple et surtout sa boite DCT), le Tmax va aussi vite... mais en amortissant les imperfections de la chaussée de manière bien meilleure ! Là on on se fait brasser et décoller le cul de la selle sur le Honda, le Tmax absorbe tout ça avec une facilité bluffante. Une révélation... Bon, là encore, les relances en sortie de virages sont plus vives avec l'Integra, mais ça ne dure qu'une ou deux secondes. Dès que le Maxou prend un poil de tours, il pousse bien velu. Quant au freinage, il est assez mordant et efficace. La version 2015 avec étriers radiaux doit encore améliorer les performances de ce point de vue.
Au final, sur un chrono ça doit se tenir. Mais au delà de la pendule, le Tmax se fait bien plus prévenant pour son pilote.


Avec une transmission finale par courroie, un coffre sous la selle pas gigantesque mais nettement plus logeable que la vulgaire "boite à gants" d'un Integra, un tableau de bord très complet et lisible, le Tmax s'affirme effectivement comme la référence du segment. La finition d'ensemble est également de très bon niveau, même si quelques plastiques dénotent avec le reste de la machine (habillage du guidon, poignée d'ouverture de la trappe à essence).
Bien sûr, un SRV 850 est encore plus logeable pour le pilote (et un passager) et bien plus puissant. Mais il est aussi plus lourd et cela gomme l'écart en performances tout en nécessitant un plus grand investissement du pilote en mode "attaque".
Un Burgman 650 est beaucoup plus GT, logeable et protecteur, mais moins amusant, et de loin.
Un Integra est encore plus performant en matière de partie cycle, plus joueur grâce à sa boîte DCT, plus économe à tous points de vue (achat, entretien, assurance, consommation). Mais sa transmission finale par chaine et la quasi absence de coffre sous la selle est un petit handicap si l'on cause scooter.


Bilan : ayé, je viens de comprendre pourquoi il se vend autant de Tmax ! C'est vraiment le meilleur compromis qui existe en matière de maxi scoot. Performant, joueur, relativement léger et pratique au quotidien, confortable, c'est une machine à bouffer des bornes pour le commuter qui aime s'encanailler les week-end avec ses copains motards.
Mais comme tout compromis, il a ses failles. D'abord un coût prohibitif, encore plus eu égard à l'absence de certains équipements basiques (poignées chauffante par exemple). Pour être vraiment efficace et mode agacé, il faudra aussi passer par la case option vario. Bref, vous l'aurez compris, j'ai aimé.

1 commentaire:

  1. Tu te l'ai joué "caillera" avec grand plaisir d'après ce que je viens de lire ^_^

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