La catégorie des motos dites "routières" est en voie d'extinction, largement supplantée à l'heure actuelle par celle des maxi-trails. Pourtant, il reste quelques machines font de la résistance, parmi lesquelles la BMW RT. Depuis des décennies, la RT fait référence en matière de grand tourisme sur base de moteur flat twin et, dans sa plus récente déclinaison 1250, elle semble avoir encore gagné sur tous les plans. C'est ce que je me suis évertué à aller vérifier sur la route !
Sur le créneau plus ou moins déserté des routières, le choix est de plus en plus limité. Yamaha a abandonné sa FJR, Kawasaki sa GTR, Moto Guzzi sa Norge, Honda sa Pan European... Restent la hors catégorie Honda Gold Wing et, chez BMW, les diverses K1600... et la 1250 RT ! Icône du grand tourisme depuis des lustres, la RT est une institution dans le monde motard, autant que dans la gamme du fabricant allemand. Cette moto a toujours profité des dernières évolutions techniques et technologiques pour la placer à la pointe de l'agrément routier et de la facilité de conduite. Cette dernière évolution ne déroge pas à la règle.
En 2018, BMW inaugurait un changement de manufacturier pour son système de freinage en passant chez Hayes. Ce ne fut pas une réussite, loin de là, avec de nombreux cas de fuite de liquide vraiment pas au niveau des attentes d'une marque premium comme BMW ! Le retour à la valeur sûre qu'est Brembo est donc à noter, d'autant que le résultat au roulage est particulièrement performant, aussi bien à l'arrière qu'à l'avant. C'est puissant, bien dosable et donc très rassurant et performant.
Si la protection est une donnée importante du confort d'une moto, elle ne se suffit pas à elle-même. Sur la RT, les suspensions font aussi un travail remarquable. De mon point de vue, cela se paye un peu au détriment de la précision en conduite de courbe en mode énervé, en tous cas si l'on ne choisit pas le mode Dynamic. Sur tous les autres modes, la RT peut avoir tendance non pas à se désunir, mais à donner une légère sensation de tortillage sur l'angle. Rien de dangereux évidemment, mais lorsque l'on est habitué au caractère de poutre indéformable d'un K1600 ou à la vivacité sans faille d'une GS, cela pourra surprendre. Mais comme dit, en passant en mode Dynamic, cela disparaît tout de suite. Bon point en revanche au shifter que je n'ai jamais vu aussi performant sur un flat bavarois. C'est réellement ici transparent et procure (enfin) un réel agrément à l'utilisation sur tous les rapports, aussi bien en montée qu'en descente. La position de conduite est juste parfaite pour ce genre de moto, en quelques centaines de mètres on se sent à son aise comme si on connaissait cette machine depuis toujours. Quant à la selle, elle est vaste et très confortable et si certains propriétaires se plaignent qu'elle glisse, je n'ai rien ressenti de tel pour ma part.
Pour conclure, je dirai que cette RT m'a plus convaincu que jamais. On ne peut qu'être séduit par l'exceptionnel compromis qu'offre cette moto, entre performances et confort, entre rigueur et fun. Il est dommage qu'au fil des ans son tarif se soit autant envolé, se rapprochant dangereusement de celui d'une K1600 à la mécanique autrement plus noble et sensationnelle. Mais, si sur le papier ces deux machines jouent dans la même cour, sur la route il en va tout autrement. Pour emmener un K1600 à bon rythme, il faut avoir la santé (et les compétences !), alors que la RT sera bien plus facile... et au final peut-être même plus rapide dans des parcours sinueux. Pour celui qui veut rouler sur tout type de route, quelle que soit la météo et sans se prendre la tête, je crois bien qu'il n'y a pas de meilleure moto au monde que la RT !
Merci pour se fort sympathique compte rendu d'une superbe GT. Il n'y a pas à dire, les essais motos que tu détailles sont très complets. Merci à toi. Pierre (Pierrot).
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