Changement d'orientation

Et voilà, une page se tourne définitivement dans la progression des saisons : fini d'aller se cacher à l'ombre des faces nord pour pouvoir grimper. Désormais, changement d'orientation et retour au soleil pour passer de belles journées sur nos falaises...

C'est bien sûr à Tina Dalle que nous avons fait un premier test/bain de soleil en cette belle journée fériée du vendredi 11 novembre. Désormais, les spots à l'ombre sont trop froids et ne sèchent plus leurs résurgences. On se reverra donc au printemps, voire pour certains à l'été prochain...
L'expérience preslienne s'étant avérée concluante, et sur l'insistance pesante de Junior, c'est donc à Rochefort-Samson que nous nous sommes rendus aujourd'hui.

Une bonne partie des falaises de Rochefort-Samson un site vaste et très varié

Ce n'est que l'an passé que nous avions découvert ce vieux site. Cela fait des décennies que ça grimpe à Rochefort, sans doute essentiellement sous l'impulsion du sieur Paris, ouvreur redoutable et redouté de voies où il faut savoir donner le meilleur de ce que l'on a pour s'en sortir. De fait, la falaise n'a jamais joui d'une excellente réputation... ce qui est partiellement injustifié ! Depuis l'hiver dernier, le site connait une seconde vie grâce à l'ouverture de nouvelles voies et même de secteurs complets. Evidemment, ce sont essentiellement des lignes difficiles qui ont vu le jour, mais pas seulement car plusieurs équipeurs "sévissent", avec des ambitions et des niveaux différents. Or donc, outre les voies dures de Fifi Saury et Nico Glée, ont poussé également plein de nouvelles voies dans des niveaux bien plus abordables. Ne resterait plus qu'à ce que cela soit plus connu pour que la fréquentation monte... mais ce n'est sans doute pas la volonté affichée, ce qui n'est pas plus mal pour se préserver égoïstement une certaine tranquillité !

Un autre angle de vue sur ce site très vaste

La marche d'approche n'est pas très longue, mais assez radicale dans le genre "dré dans l'pentu" dans un pierrier où pour chaque pas en avant, on recule de deux... En obliquant à droite au bon moment, on parvient à un très joli petit secteur "d'échauffement" où sont nichées une dizaine de voies essentiellement dans le sixième degré, mais aussi deux lignes plus dures en 7c+ et 8a. Généralement, le profil est vertical et le caillou est assez typé Presles pour une escalade souvent technique et parfois malcommode à vue.

Une vue partielle du secteur du bas (à l'extrême droite du site), avec ses voies très intéressantes et abordables

Pour nous aujourd'hui, même pas de halte ici... Nous montons directement au secteur situé un peu plus à gauche et où se trouvent les voies les plus dures du sites. Hormis une belle terrasse plate dans une sorte de petite grotte, tout le pied de la falaise à cet endroit est une pente en éboulis assez casse-gueule, il faut prendre garde à ce que les enfants font en se déplaçant ici ! L'objectif du jour sera un 8a démarrant dans une sorte de mini-dièdre juste à droite de la vieille voie de "La Pentecôte". Une sacrée longueur de presque 40 mètres, avec un départ tranquillou mais très joli sur des concrétions (commun à un 6b partant ensuite à droite), mais avec une long mur sommital à petites arquées qui vous fument les doigts et les orteils bien comme il faut ! Je m'y colle en premier pour aller poser les dégaines et tenter de retrouver quelques bribes de méthodes esquissées l'année dernière. Pas facile cette montée : il n'y a plus l'ombre d'une trace de magnésie et les pied sont peu marqués également. Dans ce rocher aux formes très travaillées et multiples petites prises plus ou moins "fausses", il faut chercher, tatouiller un peu, errer et finalement trouver LA bonne prise pour LA bonne séquence. C'est finalement assez plaisant.

Le très beau mur que parcours le 8a... Cherchez la ligne suivie par la corde rose !

Delphine y va ensuite à son tour, histoire de retrouver un peu ses marques avant un éventuel essai. Il y a toujours ce pas redoutable pour les petits, sur une inversée en bidoigt, hyper lointaine et qu'il faut arriver à remonter très loin aussi jusqu'à un petit plat... Dur à l'échauffement ! Tout au sommet de la voie, il y a aussi une mesquinerie, un petit pas de bloc qu'on dirait placé là juste pour vous faire choir à deux mètres du relais. Pas facile là non plus de retrouver une bonne méthode. D'ailleurs, madame ne trouve qu'une solution sordide (enfin, de ce que j'en ai essayé à ma seconde montée...).
Heureusement que je suis un malin et que, trop faible pour m'accommoder des méthodes en bois, je cherche jusqu'à trouver un truc humainement faisable, la victoire de l'intelligence sur le bourrinage en quelque sorte ! Et là, une petite goutte d'eau bien planquée sera salvatrice... La miss en profite aussi de cette fameuse méthode, puisque c'est bien avec ma prise sortie de nulle part qu'elle enchaîne la voie directement derrière. Good job !

Delphine en perd la tête à force de chercher les prises de pied !

Mini-colonne et concrétions diverses, le 8a ça réveille à l'échauffement !

Pour ma part, je n'ai plus ni les doigts ni les arpions pour remettre un run. Tant pis, je profite de ce bien beau coin de nature, un paysage ouvert et coloré en cet automne et surtout d'une quiétude presque perturbante. Enfin, quiétude c'est vite dit, parce que vu la joyeuse hystérie de Junior lors de sa grande session de glisse dans le chemin de descente... on a dû nous entendre jusqu'à Valence !
Bref, une bien bonne journée qui motive à revenir ici dès que possible. Il reste encore de quoi s'occuper un moment !

Le grand mur du secteur dur, vraiment majeur !

Lumières étranges sur le Vercors...